Le 30 mars dernier, les douaniers rochelais avaient saisi 14 tonnes de tabac sur l’A10 entre La Rochelle et Bordeaux.
Le butin a été détruit, ce jeudi 1er juillet, au centre d’incinération de La Rochelle et a servi à une opération de communication sur le site de l’École nationale des Douanes.
En présence notamment de Jacky Revillé, président de la fédération des buralistes du département. « Une affaire exceptionnelle. Des saisies comme celles-là, il y en a trois par an » a confirmé à Sud-Ouest, Gisèle Clément, directrice régionale des Douanes de Poitiers.
•• Lors d’un banal contrôle routier – sur une aire de repos de l’A10 – la brigade de la Douane de Charente-Maritime avait vérifié les papiers d’un chauffeur qui assurait transporter emballages en carton. Mais en soulevant la bâche du semi-remorque immatriculé en Espagne, surprise : à l’intérieur des dizaines de cartons remplis de tabac.
Fait inhabituel, le poids lourd circulait dans le sens Nord/Sud.
« C’est du tabac manufacturé qui peut être utilisé pour la confection de cigarettes probablement dans un atelier clandestin quelque part dans le sud de l’Europe » a précisé Gisèle Clément, « ce camion venait de Belgique et partait vers l’Espagne selon les documents commerciaux produits par le chauffeur à l’occasion du contrôle. Vu la quantité, il s’agit probablement d’un réseau important et on se félicite d’avoir pu réaliser ce flagrant délit. ». L’enquête, confiée à la douane judiciaire de Bordeaux, est toujours en cours.
•• « Les gens qui mettent en place un tel système de traitement mécanique du tabac à l’échelle industrielle, ce ne sont pas des débutants » a commenté Jacky Revillé, « on a à faire à une mafia qui a très certainement racheté de vieilles machines auprès d’industriels et qui a construit des usines clandestines. Mais c’est très inquiétant vu les volumes qu’ils sont capables de traiter ».
•• Au lendemain de l’opération, le semi-remorque avait été mis en lieu sûr, au vu du coût de sa marchandise (entre 3 et 4 millions d’euros hors taxe, soit une valeur de 10 millions d’euros à la vente).
Ce jeudi matin, les cartons de tabac ont pris la direction du centre d’incinération pour y être détruits.