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13 Juin 2019 | Profession
 

La famille Pelet est la dernière à cultiver du tabac sur le territoire de la commune de Sainte-Mondane, située à moins de dix kilomètres de Sarlat en Dordogne. Ils étaient 60 producteurs dans les années 60.

Et ces planteurs ne visent plus le marché de la cigarette, mais celle de la nicotine pour la vape. Sud-Ouest rencontré cette nouvelle génération de tabaculteurs.

« Quand il y a deux ans – une société girondine de Pessac, VDLV (Vincent dans les Vapes / voir Lmdt du 12 octobre 2017) – a contacté notre coopérative Périgord Tabac pour mettre au point une filière de nicotine 100 % française, nous avons foncé » explique Jean-Louis Pelet.

En 2018, les premières feuilles de tabac récoltées au mois d’août, une fois séchées, ont ainsi pris la direction des labos de VDLV qui en ont extrait la nicotine. Il faut 30 à 40 kilos de tabac pour tirer un litre de nicotine pure, intégrée dans les e-liquides.

•• Julie, la fille de Jean-Louis – avec elle, c’est la douzième génération de Pelet agriculteurs – a du coup rejoint l’exploitation : « cette culture du tabac réservée à la nicotine de la vape et aux jeunes agriculteurs qui s’installent m’offre une vraie source de rémunération intéressante ».

« Nous avons aimé l’approche de VDLV, apprécié les échanges avec le créateur, Vincent Cuisset et son associé, Charly Pairaud. Je les sens extrêmement impliqués dans la promotion d’une vape responsable et très soucieux de la qualité des produits qu’ils utilisent pour leurs marques. Le lancement de la production d’un tabac dévolue à l’extraction, selon les principes de la chimie verte, d’une nicotine pure 100 % Made in France, va dans ce sens », explique la jeune femme.

•• « La première année test a été concluante. VDLV recherchait un taux de concentration de nicotine de 6 % du poids d’une feuille. Nous avons atteint 7,34 %, quand on sait qu’à 4 % l’activité est encore viable … Nous avons donc planté 1,4 hectare, dès cette année, d’un plant français baptisé ITB 188, à très forte concentration de nicotine. Un tabac brun qui ne se fumera pas, mais qui a des caractéristiques idéales pour l’extraction recherchée par VDLV ».

•• Ces chiffres ont séduit 14 autres jeunes agriculteurs répartis sur autant de communes de Dordogne à la grande satisfaction de la société de Pessac qui, si elle produit pour l’heure, 40 litres de nicotine pure chaque mois, ambitionne d’en produire au moins … 5 tonnes à l’année pour répondre aux attentes du marché.