Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
20 Mai 2020 | Profession
 

Épisode numéro 9 de notre revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 17 et 18 mai).

•• « Dans certains secteurs du département, les ventes de tabac ont augmenté de façon très importante pendant le confinement, et notamment grâce aux Parisiens confinés ici, mais aussi à tous ces clients qui ne pouvaient plus s’approvisionner à l’étranger » assure Pascal Brie, président des buralistes de l’Aube.

• « Ils me le disent ouvertement qu’ils achètent au Luxembourg et qu’une fois les frontières (vraiment) rouvertes, ils ne viendront plus chez moi » confirme un buraliste à Aix-en-Othe (3 400 habitants à 30 kilomètres de Troyes) qui a enregistré une hausse des ventes de 35 %.

• Et effectivement, depuis le déconfinement, la baisse a été douloureuse : « en une semaine, mes ventes de tabac ont baissé de 30 % et certains clients disent ouvertement que c’est parce qu’ils sont retournés s’approvisionner au Luxembourg en dépit de l’interdiction de passer les frontières pour un motif autre que professionnel ou familial » constate Pascal Brie.

• « Une de mes clientes ne viendra plus parce qu’une de ses amies fait le voyage tous les trois jours et ramène pour 1 600 euros de tabac par mois » renchérit son confrère aixois  (L’Est Éclair).

•• Derrière le comptoir d’un bar-tabac à Romilly-sur-Seine (14 500 habitants, 40 kilomètres de Troyes), des paquets de cigarettes, une caisse et, un peu plus loin, comme un lointain souvenir, des bouteilles d’alcool alignées … « Aujourd’hui, nous ne savons pas encore quand nous allons rouvrir entièrement l’établissement. La situation est très difficile et anxiogène. Nous avons perdu en gros plus de 70 % de notre chiffre d’affaires et bien des incertitudes pèsent désormais sur notre activité » assure la buraliste.

Pendant la crise sanitaire, seul le tabac est resté ouvert les jours de marché et « nous avons organisé une vente de plats à emporter le vendredi » explique-t-elle, « il y avait une demande et, avec l’aide des réseaux sociaux, l’initiative a plutôt bien marché. Depuis le 11 mai, le tabac reste ouvert tous les jours et, le midi, je propose des petits sandwiches saumon et crudités à emporter. Les gens qui travaillent en ville ont besoin de ce service. »

« On ne sait même pas si on va pouvoir reprendre nos deux salariés » s’alarme-t-elle, « nous avons été aidés par l’État, bien sûr, mais nous ne sommes pas rentrés dans tous les critères, c’est un peu compliqué. »

« Nous avions des perspectives d’avenir et des projets, tout est tombé à l’eau pour le moment. Mai et juin sont généralement les deux plus beaux mois pour la profession. On verra … on n’écarte rien »  (L’Est Éclair).

•• « Depuis un mois, les livraisons de presse se restreignent mais depuis mardi dernier, je ne reçois plus rien » déplore la patronne d’un tabac-presse d’Amboise. Les rayons commencent à sérieusement se vider dans la boutique : « on a beau mettre des affiches en vitrine pour expliquer aux clients, beaucoup ne comprennent pas ».

« D’autant qu’ils rappellent les invendus alors que je ne suis même pas sûre d’être payée … Nous n’avons plus aucune information depuis vendredi. Nous espérons qu’une solution va être trouvée rapidement au niveau national » s’inquiète-t-elle.

Une situation d’autant plus préoccupante que le retour d’activité d’avant le confinement n’est pas au rendez-vous. « En temps normal, je vois passer 500 clients par jour la semaine et 800 le week-end. Depuis le déconfinement, ça n’excède pas 300 et chaque jour, depuis une semaine, une soixantaine de clients repartent sans avoir trouvé leur journal ou leur magazine » (La Nouvelle République).

•• Coup de tabac sur les stocks à Langres (7 700 habitants, 35 kilomètres de Chaumont). Le dépôt de Nancy impacté par le redressement de Presstalis ne livre plus la presse nationale quotidienne et hebdomadaire.

Et beaucoup de buralistes se sont retrouvés, une nouvelle fois, en rupture de tabac depuis quelques jours. Ils ont beau augmenter les quantités, la demande reste forte, même très forte. « Nous avons doublé notre commande et cela suffit à peine car nous avons été obligés de nous réapprovisionner au centre de dépannage de Dijon » témoigne l’un d’eux.

Son établissement connaissait hier des ruptures sur certains marques de cigarettes. Mais il était loin de la situation de certains confrères qui n’avaient plus un pot de tabac et un paquet de cigarettes à la vente  (Le Journal de la Haute-Marne).

•• Ce samedi 16 mai, c’était le retour du marché d’Avranches (7 760 habitants, 25 kilomètres du Mont-Saint-Michel). « C’est bien de voir enfin du monde en ville. Lorsque nous étions ouverts toute la journée, pendant le confinement, nous aurions pu n’ouvrir que le matin tellement l’activité était faible. C’était mortel de voir le centre-ville désert. Les fumeurs sont venus s’approvisionner en quantité plus importante que d’habitude. Côté presse et jeux, nous constatons une forte baisse » assure un couple de buralistes installé sur la place.

Avec le déconfinement, la reprise est très nette pour le tabac. Le mécontentement des deux commerçants s’oriente vers la pénurie de masques : « c’est inadmissible de ne pas avoir été protégés. Heureusement, la Confédération et les fabricants nous en ont fournis » (Ouest France).