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16 Juin 2020 | Profession
 

Épisode numéro 32 de la revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 15 et 14 juin).

•• En moyenne, les buralistes du Nord ont enregistré des hausses des ventes de 40 à 45 %, durant les trois derniers mois. En avril, le buraliste d’un bar-tabac de Bray-Dunes (4 600 habitants, près de Dunkerque) a même vendu huit fois plus de cigarettes qu’en temps normal. « Nous avons eu des clients qu’on ne voyait jamais : ils étaient contraints de venir chez nous, puisque la Belgique était fermée. Nous avons vendu des produits qu’on ne vendait jamais, avec notre gamme réduite ».

Mais son bar-tabac-PMU est le dernier avant la frontière belge, alors, dès ce lundi, les ventes vont chuter de nouveau. « La vérité c’est qu’il n’y a pas moins de fumeurs en France, mais il y en a moins qui fument français. Et fiscalement, cela représente des pertes énormes, pour l’État ».

Mais comme c’est le bar qui fait normalement vivre son établissement et ses 5 salariés, cette réouverture de la frontière belge, le jeune patron l’attend : « la fermeture de la frontière nous a aidé d’un côté, pour le tabac, mais nous n’avions plus nos clients belges dans les campings ou les résidences secondaires, et qui viennent boire un verre chez nous ».

Concrètement, les buralistes sentent bien que les achats en Belgique ont repris depuis déjà plusieurs semaines. Certains clients ont pris le risque – assez modéré – de passer la frontière pour se ravitailler. Depuis quelques jours, les bus urbains de Dunkerque ont même repris leurs rotations jusque de l’autre côté de la frontière, après Bray-Dunes (France Bleu Nord).

•• « La clientèle était timide le jour de la réouverture. Le virus a fait du mal, les gens ont peur » explique le patron d’un bar-tabac à Villars-les-Dombes (à mi-chemin entre Lyon et Bourg-en-Bresse). « Mais depuis cette semaine, il y a beaucoup plus de monde. Nous avons pu remettre en place le jeu de bar, Amigo, de la Française des jeux. Les clients apprécient beaucoup, ils reprennent leurs habitudes ».

Cependant, « les gens font attention, pas une seule fois nous avons dû faire la police, la distanciation physique est une évidence pour beaucoup ».

« On tient ce commerce depuis 10 ans. Auparavant, nous avions seulement l’activité de bureau de tabac. Mais depuis une année, nous avons ouvert le bar. Je ne m’étais pas rendu compte de l’importance d’un lieu tel que celui-ci. Un bar, c’est un lieu de rencontre et de retrouvailles qui est primordial pour bon nombre de nos clients. Pendant le confinement, les clients ne faisaient que passer pour acheter du tabac. Aujourd’hui, je suis heureux de retrouver nos habitués » (La Voix de l’Ain).

•• « Il a fallu supprimer cinq tables afin de respecter les distanciations ce qui représente environ 10 clients accueillis en moins, en positions assises. Mais aussi suppression de la position debout au bar, pourtant très appréciée pour le client qui vient seul » évalue un couple de buralistes à Conlie (1 900 habitants, 24 kilomètres du Mans).

« Cela se traduit bien sûr par un manque à gagner … et des contraintes comme la désinfection des tables après le passage de chaque client mais aussi des poignées de portes, des supports CB ».

Même si la vente de tabac et de presse a été maintenu pendant le confinement, « pour nous, le plus difficile a été le manque de contact et d’échange avec nos clients, pour la plupart des fidèles. Heureusement car on sait le passage des touristes sera minime ces mois d’été notamment avec les 24 Heures du Mans annulés. Mais l’on retrouve des moments de plaisir comme jeudi jour de marché. Les petites mamies du village sont revenues prendre leur café. ».

« Ce que l’on redoute le plus, notamment les prochains week-ends, avec les jeux de PMU désormais possibles, c’est d’abord de refuser l’accès de notre établissement à nos clients par manque de place » (Le Maine Libre).

•• À la frontière franco-suisse, les barrières ont été levées à minuit et les blocs de béton ont été poussés sur le bas-côté. À Collonges-sous-Salève (3 900 habitants, Haute-Savoie, agglomération du Grand Genève), c’est le retour des consommateurs suisses … Le parking du U-Express était empli ce lundi matin de voitures immatriculées à Genève.

Et le tabac-presse-librairie a garni son rayon livres : « les Suisses nous achètent beaucoup de romans, en poche notamment, qui sont deux fois plus chers chez eux. »

Bémol pour la buraliste, les cigarettes qu’elle va moins vendre : « pendant la crise sanitaire, j’ai écoulé beaucoup plus de paquets qu’à l’habitude parce que les fumeurs achètent plutôt en Suisse où le tabac est moins cher  » (Le Temps.ch).