En ce « Mois sans tabac », Le Figaro donne la parole à Loïc Josseran (président d’Alliance contre le Tabac / ACT) qui milite pour frapper fort et régulièrement au portemonnaie des fumeurs. Sans nuances.
« Le tabac a coûté 26 milliards d’euros de soins à l’État en 2015 alors que les taxes lui ont rapporté 11 milliards. Le paquet devrait être à 45 euros pour compenser tous ses effets. 10 euros, c’est une étape, pas un objectif » rappelle le président de l’ACT.
•• 26 milliards d’euros correspondant à une estimation du coût économique englobant la totalité des dépenses de soins, alors que le « coût social » s’élève à 122 milliards d’euros en 2015, selon l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT / voir 11 septembre 2015).
Cependant … les données sur lesquelles se base l’étude de l’OFDT de 2015 remontent à 2010 et la proportion de fumeurs a, depuis, diminué (29,7 % de fumeurs quotidiens contre 24 % en 2019 selon Santé publique France) corrige Le Figaro.
Mais, en termes de politique de santé, le temps est très long : « il faut des années pour que les politiques en matière de lutte contre le tabac portent leurs fruits. On paye encore aujourd’hui le tabagisme des années 1970 et 1980. Si le cancer du poumon ralentit chez les hommes, il explose chez les femmes. L’important aujourd’hui c’est que les jeunes ne commencent pas à fumer. Pour cela, on connaît l’arme fatale : l’augmentation du prix du paquet qui passe par une fiscalité à but de santé publique » argumente le professeur Josseran.
•• S’il concède que le Gouvernement a mené une politique volontariste … en 2017, les efforts s’essoufflent désormais, selon lui : « Olivier Véran est absent du débat sur le tabac depuis le début de la crise sanitaire. C’est encore plus choquant d’entendre Olivier Dussopt reprendre le verbatim du lobby du tabac pour se positionner contre les hausses de prix (le 29 septembre 2020, le ministre chargé des Comptes publics indiquait sur BFMTV qu’il n’y aurait pas hausse de la fiscalité sur le tabac en 2021 car la cible du prix moyen du paquet à 10 euros avait été atteinte», reprend Le Figaro.
•• Et Loïc Josseran d’affirmer que la contrebande ne représente que 5 % du marché en France (sic). Avant de recommander de frapper fort et régulièrement au porte-monnaie. Car si les chocs de prix ne sont pas brutaux, les fumeurs « intériorisent » la hausse (re-sic).
Même son de cloche du côté de Pierre Kopp : « Agnès Buzyn a été proactive. En contrepartie, il faut financer des dispositifs de sevrage et être intransigeant sur les tentatives de contournement de la loi Évin, sur les réseaux sociaux notamment ».