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2 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 15 de notre revue de presse des buralistes (voir 1er avril, 313029 mars).

•• Pour amortir la baisse d’activité, les buralistes à Vitry-le-François (à 35 kilomètres au sud de Châlons-en-Champagne, Marne) ont misé sur des horaires allégés. « Ça ne sert à rien de mettre le courant et le chauffage pour quatre clients » assure un patron de bar-tabac-presse qui est allé voir ses concurrents, et ils se sont mis d’accord : ils ouvriront la matinée, et jusqu’à 13 heures. Son établissement tourne habituellement avec une équipe de quatre personnes. Il en suffit d’une seule pour tenir le bureau de tabac aujourd’hui. « Les jeux aussi sont en baisse, et au niveau de la presse, on vend surtout des programmes télé. »

« On vend plus de tabac, mais moins d’à côté » précise une buraliste qui vend également toutes sortes d’objets en forme d’idées cadeaux. Ils ont tendance à rester dans les étals en ce moment. Seules les cigarettes, et leurs cousines électroniques, trouvent preneur. « Ça rentre, ça ressort… On a rarement plus de deux personnes dans le magasin. » (L’Union).

•• « On a du monde tous les jours mais alors le dimanche, c’est particulier. Tous les habitués font un passage, les fumeurs comme les lecteurs de presse régionale. Pour beaucoup, le rendez-vous est incontournable » lâche tout sourire un jeune buraliste d’Annecy (Haute-Savoie). Derrière la vitre de plexi, le jeune buraliste, ganté mais non masqué, fait face au rush : « deux paquets de Marlboro, s’il vous plaît … Répétée en boucle, la réponse tombe alors qu’il se tourne vers ses rayonnages clairsemés : « on est en rupture, désolé, livraison mardi ».

« On n’a même pas eu le temps de mettre les paquets en rayon, on ouvrait directement les cartouches, c’est incessant depuis le début du confinement » poursuit une consœur. « C’est très spécial et totalement inhabituel, les gens font des réserves impressionnantes. On a aussi une ruée sur les livres pour les enfants, les produits jeunesse et les cahiers de jeux, de mots fléchés ou croisés, on fait +20 % sur la presse » poursuit-elle.

« En temps normal, on a entre 550 et 600 clients par jour. Depuis le confinement, c’est environ 350 clients par jour, près de deux fois moins mais avec des quantités qui doublent, tout est démesuré. Sur le tabac, le chiffre d’affaires du mois de mars de l’an dernier a vite été surpassé. Les gens font du stock pour ne pas revenir tous les jours mais du coup c’est compliqué à gérer » (Le Dauphiné Libéré).

•• À 61 ans, un Brestois, qui a travaillé dans plusieurs bars et bureaux de tabac de la ville, a décidé de se lancer à son compte. Il devait officiellement ouvrir le tabac-presse le 16 mars … « J’aurais bien alors tout retardé d’un mois, ou plus. Mais le compromis était signé, impossible de faire marche arrière ». Restait tout de même à effectuer quelques démarches administratives. Un vrai parcours du combattant. Avec un peu de patience et de ténacité, le commerçant a finalement réussi à ouvrir le lundi 23 mars. Avec seulement une semaine de retard sur son calendrier, un approvisionnement presque normal et toutes les mesures barrières mises en place.

Aujourd’hui, il travaille six jours sur sept et emploie deux salariées à temps plein. « Malgré la crise sanitaire, les clients sont au rendez-vous » se réjouit-il, tout sourire derrière le rideau en plastique qu’il a improvisé au-dessus son comptoir (Le Télégramme de Brest).

•• Un jeune couple, installé à Saint-Thuriau (à 50 kilomètres au nord de Vannes, Morbihan), s’est complètement réorganisé. La partie tabac-presse est ouverte durant la semaine. Et les vendredi et samedi, il se consacre à la vente à emporter. La « pizzaïolo » de la maison propose sa carte de 19 pizzas sur commande, « et uniquement par appel téléphonique » précise-t-elle. Les commandes ont largement augmenté depuis le confinement : « cela va combler une partie de la perte de notre chiffre d’affaires au bar ». Son époux complète la vente à emporter du vin de producteur que leur clientèle consommait au bar habituellement. L’occasion de participer aux « apéro-vidéo » (Le Télégramme)