Épisode 13 de notre revue de presse régionale (voir 30, 29 et 28 mars).
•• Flèche au sol pour le sens de circulation, panneaux de plexiglas sur le comptoir … dans le tabac-presse de Christophe Vogelbacher, buraliste à Valdoie (à 5 kilomètres de Belfort) et président de la chambre syndicale des buralistes du Territoire-de-Belfort. Ces panneaux, il en a commandé et fait livrer pour les 38 collègues du secteur sur le compte de la chambre syndicale : « on protège nos adhérents ».
« Les modes de consommation ont changé : sur le tabac je récupère les clients qui s’approvisionnaient en Allemagne. Les salaires viennent d’être versés là, les gens viennent chercher trois cartouches de cigarettes et je ne les revois plus. On rationalise ses déplacements » précise-t-il.
Côté chiffres d’affaires il ne s’avance pas trop sur le mois écoulé, sauf que pour les jeux, cela représente 60 % de moins : « l’esprit n’y est plus. Et ceux qui venaient cinq fois par jour je leur ai dit non, restez chez vous, on doit tous se protéger » (L’Est Républicain).
•• Le syndicat des buralistes de Côte-d’Or, présidé par Fabienne Aouidat, vient de remettre gracieusement l’équivalent d’une tonne de gel hydroalcoolique à l’ensemble de ses adhérents. « Cela correspond à 5, 5 litres pour chacun d’entre eux. Ainsi, ils pourront se désinfecter les mains entre le passage de chaque client, même si nous observons, en général, un bon respect des gestes barrières » précise la présidente, qui a fait appel à un producteur local. Le syndicat a financé, sur ses propres deniers, cette commande. En tout, 162 buralistes ont été livrés dans le département (Le Bien Public).
•• « Le jour où les tabacs devront fermer à cause de quelques-uns qui ne respectent rien, il sera trop tard ! » déplore Sylvain Hodicq (président de la chambre syndicale des buralistes du Calaisis) et buraliste à Calais (Pas-de-Calais).
« Encore jeudi, une cliente qui vient ici pour faire un pari à un euro. Si elle gagnait, elle remportait 70 centimes … C’était primordial vous pensez ? Et des clients comme ça, on en a tous les jours depuis le début du confinement. » « Quelqu’un qui ne vient que pour ça, et parfois plusieurs fois par jour, c’est irresponsable ! Ces personnes mettent la vie des autres en danger ! ».
Mais il n’est pas le seul à monter au créneau. « Ce n’est pas la majorité de notre clientèle mais il y en a certains qui ne respectent vraiment rien » confirme un collègue. « Par exemple, j’ai un client qui vient plusieurs fois par jour, pour acheter n’importe quoi, sauf du tabac. Il en profite pour sortir en se disant probablement qu’en cas de contrôle, il expliquera juste qu’il venait acheter des cigarettes ».
Quitte s’exposer à de sérieux problèmes en cas de contrôle : « il y a quelques jours, un homme a acheté deux jeux à gratter. En sortant, il s’est fait contrôler et il a écopé d’une amende de 135 euros. Je ne le plains pas » (Les Échos du Touquet).
•• « Les ventes se sont déportées. Dans les villages, ça bosse bien et c’est tant mieux pour eux » souligne Laurent Maquart, président de la chambre syndicale de Saône-et-Loire. Situé en plein centre-ville de Montceau-les-Mines, dans une zone essentiellement piétonne, il a vu sa clientèle fondre comme neige au soleil. Tout simplement parce qu’une grande partie « ne descend plus en ville actuellement ».
À Marizy, bourg d’un peu plus de 400 âmes à 15 kilomètres de Montceau, le buraliste ne chôme pas : « le tabac de Saint-Bonnet-de-Joux a fermé et les gens ne vont plus à Montceau. Le stock de cigarettes s’amenuise donc ».
Laurent Maquart a quant à lui, une grosse clientèle de passage. Sauf que de passages, il n’y a plus. Son chiffre d’affaires en a donc pris un coup. S’il a réduit ses plages d’ouverture, il refuse néanmoins de baisser le rideau : « les bureaux de tabac sont des commerces d’utilité locale donc je reste ouvert. C’est une obligation pour le reste de ma clientèle » affirme-t-il (Le Journal de Saône-et-Loire).
•• Si le flux de cigarettes est redevenu quasi normal, il est plus cependant plus compliqué pour un buraliste à Saint-Chamond (à une dizaine de kilomètres de Saint-Étienne, Loire) de gérer les stocks avec des livraisons tous les quinze jours. « On voit des clients qu’on ne connaissait pas, qui devaient acheter presse et cigarettes plus facilement sur leur lieu de travail et qui viennent à proximité de chez eux durant le confinement, ou ceux dont leur bureau de tabac habituel est fermé ».
« Le commerce reste toutefois un lien social pour les clients. Même si les règles de sécurité et d’hygiène sont respectées, cela permet aux gens de se voir, de se sourire » remarque-t-il. Les jeux de tirage et à gratter ont en revanche complètement chuté. Le buraliste annonce 50 % de moins, de même pour la presse ou les magazines : « il n’y a plus de paris sportifs, donc ça limite déjà beaucoup, et les gens jouent plus sur internet, mes joueurs habituels ont disparu. Du côté de la presse, il me reste à la fin de la journée plus d’invendus que d’habitude. » (Le Progrès)
•• Derrière sa vitre en plexiglas, une buraliste à Gimont (à 25 kilomètres d’Auch, Gers) dresse le bilan des quinze premiers jours de confinement : « c’est sûr, on travaille moins, mais les Gimontois nous restent fidèles, et viennent régulièrement (…) les habitudes changent, et on s’adapte. Les colis sont à l’arrêt, les journaux et magazines parfois livrés en retard, mais globalement, cela reste correct. Les gens achètent plus de cigarettes, et les jeux, globalement, sont en baisse ».
« On sent les gens inquiets … J’invite les gens à la lecture. Ils peuvent profiter, par exemple, de magazines sur les voyages où l’évasion. Ils passeront un bon moment, léger, et découvriront des endroits qu’ils n’ont pas l’habitude de voir » (La Dépêche du Midi).