Panama a accueilli, du 5 au 10 février dernier, la dixième conférence mondiale sur la lutte contre le tabac sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (COP 10 de l’OMS / voir 4 et 14 février).
Soit un sommet qui s’est tenu en présence de 118 délégations nationales composées de cadres des administrations publiques ou des associations impliquées dans la lutte contre le tabac. Avec des partis-pris propres encouragés par l’OMS. En synthèse : « la lutte contre le tabagisme passe aussi par la dénonciation du vapotage » ; « l’industrie du tabac porte toute la responsabilité du tabagisme … ».
Ce parti-pris sans nuance se double d’une faible appétence pour le débat : tous les professionnels ayant un rapport avec les filières tabac ou vapotage sont exclus de la COP. Les journalistes pouvant accéder au site de la conférence sont soigneusement sélectionnés. Comme cela s’est déroulé pour les éditions précédentes (voir 9 novembre 2016).
Pour cette édition, c’est une délégation composée d’élus politiques et de journalistes – non des professionnels du tabac – représentant l’état brésilien du Rio Grande do Sul (le plus méridional du pays, capitale : Porto Alegre) qui s’est retrouvée porte close (voir photo).
Cette délégation voulait accéder aux travaux parce que le Rio Grande do Sul est la région accueillant le plus de tabaculteurs du Brésil (40 000 salariés ; 2,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2023). Et qu’ils sont directement ou indirectement concernés par les travaux du sommet.
La délégation s’est donc rendue sur place mais s’est vue refuser toute accréditation. Ce qui a provoqué une certaine tension le jour de sa venue. L’ambassadeur du Brésil au Panama a officiellement protesté. Parmi les journalistes brésiliens privés d’accès, l’une avait pourtant été accréditée aux COP 7 et 8 … Sans problèmes à l’époque.