Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
 

À loccasion de la Journée mondiale sans Tabac, plus de 130 acteurs de la santé et de lenvironnement demandent l’interdiction des filtres à cigarettes. Ils attirent lattention sur le fait que les mégots constituent lune des formes les plus répandues de pollution plastique toxique sur la planète et nuisent aux écosystèmes marins.

C’est ainsi que débute un communiqué du CNCT (Comité national contre le Tabagisme) que nous reprenons (voir 6 février).

Les ONG demandent au Comité de négociation intergouvernemental (INC-2) de s’aligner sur les traités relatifs aux droits humains et à la santé, en particulier la Convention-cadre de lOMS pour la lutte antitabac, et de faire payer à l’industrie du tabac la pollution et les déchets dont elle est responsable. 

•• Selon un rapport de l’OMS, chaque année, 4 500 milliards de mégots sur les 6 000 milliards de cigarettes produites par l’industrie du tabac se retrouvent dans la nature, devenant ainsi le premier déchet collecté sur les côtes et dans les zones urbaines dans le monde. Les filtres de cigarettes sont suffisamment petits pour être ingérés par les animaux marins et, lorsqu’ils se décomposent, libèrent des milliers de particules microplastiques.

Les experts s’accordent pour dire que la seule solution efficace pour répondre à la pollution massive et toxique des mégots est dinterdire complètement les filtres de cigarettes. Les collectes de mégots, réglementations sur les déchets, les alternatives comme les filtres dits « biodégradables » ou encore le recyclage de ces déchets ne fonctionnent pas et ne sont pas des solutions viables. `

•• Après avoir examiné lensemble de ces solutions citées plus haut, des instances publiques majeures aux Pays-Bas (voir 18 avril) et en Belgique (voir 27 avril) et des partis politiques au Danemark ont récemment demandé linterdiction complète des filtres et recommandent la même chose aux autres États membres de lUnion européenne.

L’absence de bénéfice du filtre pour la santé est aujourd’hui un fait largement documenté et connu de l’industrie du tabac depuis au moins cinquante ans. Le filtre incite le fumeur à prendre des bouffées plus profondes et plus longues, ce qui accroît l’addictivité et la toxicité du tabac. Les filtres donnent un faux sentiment de sécurité car le fumeur croit qu’ils purifient la fumée des substances nocives. La présence de filtre est également liée à une forme plus agressive de cancer du poumon (adénocarcinome). 

Alors que les négociations sur le traité sur le plastique se poursuivent, les délégués doivent se rappeler que l’industrie du tabac n’est pas une partie prenante mais un pollueur qui doit être tenu responsable des dommages qu’il cause à la santé humaine et à l’environnement, conformément à la Convention-Cadre de l’OMS.

Plus de 100 organisations non gouvernementales de santé membres de la Stop Tobacco Pollution Alliance (STPA) et des organisations environnementales se sont jointes à la déclaration.