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1 Fév 2013 | Vapotage
 

Si le succès de la cigarette électronique ne fait plus débat, cette « alternative moins nocive que le tabac » ne fait toujours pas l’unanimité auprès des spécialistes de la santé qui, non seulement, refusent d’y voir une aide au sevrage et regrettent les zones d’ombre réglementaires. L’AFP, dans une longue dépêche du ce 1er février, y confronte les pour et les contre. 

• LES POUR
. Les témoignages de « fumeurs invétérés ayant enfin réussi à décrocher»  dont le nombre serait grandissant. Sans oublier qu’il est parfaitement légal de « vapoter » dans un couloir d’hôpital, un train ou encore une salle d’attente d’aéroport …
. Les fabricants : selon leurs chiffres, les utilisateurs seraient un demi-million en France. Mais, commente l’AFP « difficile de connaître avec précision l’ampleur du phénomène: une bonne part des ventes se font sur internet et auprès de fournisseurs étrangers ».
. Les distributeurs : depuis quelques mois, ces commerces font florès dans les grandes villes et sur internet. « L’un des leaders du marché en France, Clopinette, qui dispose de 20 boutiques et prévoit 15 ouvertures d’ici avril en France, Italie et Espagne, annonce avoir vendu, sur un an, plus de 100.000 coffrets (de e-cigarettes) et le double de flacons ».
. Côté bureaux de tabac : Pascal Montredon estime que « les ventes d’e-cigarettes sont encore modestes mais de nombreux buralistes en proposent et on sent que le produit s’installe ». Le président de la Confédération des buralistes rappelle qu’il voudrait « une exclusivité » sur ce produit pour la profession.

• LES CONTRE
. L’Agence du médicament (ANSM) qui recommande « de ne pas consommer ce produit pouvant induire une dépendance » et qui, dans une mise en garde expresse, a refusé aux pharmacies le droit de vente officielle.
« Pourtant beaucoup d’officines en vendent », s’indigne le Pr Dautzenberg, qui critique l’absence d’encadrement sur ce produit taxé à 19,6% (80% pour le tabac).
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Toujours sceptiques, nombre de tabacologues ne recommandent pas la cigarette électronique à leurs patients, car « nous avons très peu de données sur son impact sur la santé à court, moyen et long terme ». Bertrand Dautzenberg a le même discours critique mais plus nuancé : « En tant que médecin, je ne peux pas recommander la cigarette électronique. Mais je laisserais faire un gros fumeur qui veut s’y mettre. Avec la cigarette, c’est 50% de chances de se tuer. Avec la cigarette électronique, on ne sait pas trop mais a priori c’est moins »
. Le risque, désormais évoqué, est de devenir un « produit d’initiation au tabac » pour les jeunes. Une enquête réalisée auprès de 3 400 collégiens et lycéens parisiens aurait montré que 12% des 15-16 ans l’ont déjà expérimentée (19% pour les 17 ans), dont beaucoup n’avaient jamais fumé avant.