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18 Juil 2021 | Profession
 

En cette période estivale, toujours propice à la dégustation de quelques cigares a gusto, les soucis d’approvisionnement (y compris dans la gamme standard) alimentent les conversations entre buralistes et clients amateurs de cigares cubains.

C’est le moins que l’on puisse dire. Comprendre le phénomène pour entrevoir d’éventuelles solutions.

•• L’impact de la crise sanitaire à Cuba : comme le reste du monde, l’île a été affectée par la Covid. Avec forcément des perturbations dans les cultures (alors que des difficultés existent depuis quelques années déjà) comme les usines de fabrication et les divers entrepôts (même si les installations sont restées ouvertes au plus fort de la crise sanitaire, mais il y a eu des perturbations parmi les personnels).

Nonobstant les communiqués rassurants (voir 9 mai). La production n’est pas au niveau prévu. Alors que l’agitation politico-sociale qui vient d’apparaître sur l’île risque de ne rien arranger.

•• La désorganisation des chaînes logistiques : on sait que la crise sanitaire et les forts besoins en matières premières imposées par une relance économique mondiale, plutôt forte mais anarchique, ont pour effet de désorganiser nombre de schémas logistiques ; le cigare cubain serait victime indirecte de cette réorganisation permanente des routes du commerce international. Ce qui était transporté en avion (les coûts du fret aérien ont explosé) l’est maintenant par voie maritime.

•• Une évolution de la demande : l’observation est à nuancer, marché par marché, mais globalement deux choses à considérer. D’une part, la crise sanitaire a pas mal profité au marché du cigare, comme si les périodes de confinement avaient permis aux aficionados de fumer tranquillement (comme d’autres se sont livrés au plaisir de la gastronomie). Un phénomène observé sur plusieurs marchés. D’autre part, tous les observateurs pointent du doigt une forte demande des marchés asiatiques. La Chine est devenue le premier marché d’exportation des produits de Habanos.

En fait, c’est comme si l’effondrement du marché du duty-free avait été largement compensé.

•• En conséquence, les marchés traditionnels des puros cubains connaissent des difficultés d’approvisionnement : en Espagne, en France (3ème marché du cigare cubain), en Allemagne, etc. Avec un point d’étonnement: la Suisse semble être correctement approvisionnée.

•• En France, Coprova confirme faire le maximum pour satisfaire les demandes : « nous sommes confiants sur la volonté de Habanos S.A. d’assurer la distribution dans les meilleures conditions » (voir 30 mars). Mais ce que l’on entend chez nombre de buralistes, c’est : « nous recevons des cigares, mais pas assez ».