Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
12 Jan 2023 | Observatoire
 

Xerfi (spécialiste d’études économiques sectorielles) vient de publier une étude : « Le marché du CBD en France – Légalisation, essor des CBD shop et des marques spécialisées, nouveaux entrants : quelles perspectives d’ici 2025 ? ». Premiers aperçus. 

•• Le marché pourrait doubler d’ici 2025 

D’après l’étude, le nombre de points de vente spécialisés dans le CBD (CBD shops) est passé de 400 à près de 2 000 aujourd’hui, dont près de la moitié en franchise. Ces CBD shops ont à l’évidence contribué à faire connaître le produit aux consommateurs. Puis les appels d’air liés à l’évolution de la réglementation ont fait le reste (notamment la présence progressive du CBD chez les buralistes).

Mais le véritable potentiel du marché va en réalité dépendre de sa capacité à se démocratiser, poursuit Xerfi. Plus de la moitié des ventes de CBD sont actuellement générées par la commercialisation de fleurs et de résines à fumer auprès de consommateurs a priori déjà acquis au cannabis.

La capacité du cannabidiol à faire valoir ses vertus (anxiolytique, anti-inflammatoire…) sur des marchés aussi variés que ceux des compléments alimentaires, des cosmétiques mais aussi des boissons, des e-liquides et autres produits alimentaires pour, in fine, se banaliser grâce à des campagnes de communication et des actions de lobbying doperont les ventes de produits au CBD.

Avec ces nouveaux débouchés et si la molécule parvient à davantage se dissocier de l’image controversée du cannabis, le marché tricolore du CBD pourrait alors plus que doubler pour s’établir à environ 900 millions d’euros en 2025 (contre quelque 400 millions en 2022), selon les prévisions de Xerfi.

Lequel estime que sa démocratisation passe également par le développement des produits dans les circuits « grand public » (comme les buralistes / ndlr), le lancement de davantage de grandes marques traditionnelles (?) et des prix plus attractifs.

•• Quelle filière française ? 

Autorisée depuis 1990, la culture du chanvre à usage industriel (isolant, papier, litière …) ne cesse de se développer dans l’Hexagone. Depuis 2010, les surfaces cultivées ont plus que doublé pour atteindre 21 700 hectares en 2022, propulsant ainsi la France au rang de premier pays producteur de chanvre en Europe, loin devant l’Allemagne et l’Italie. 

L’activité des chanvrières est exclusivement tournée vers la transformation des tiges de chanvre, l’exploitation des feuilles et des fleurs étant interdites jusqu’en 2021. Les extraits de CBD utilisés en France sont donc massivement importés.

En revanche, l’Hexagone dispose de solides atouts pour développer rapidement une filière d’extraction du cannabidiol. Grâce au leadership mondial de son industrie cosmétique et de sa parfumerie, le pays compte en effet plusieurs spécialistes de l’extraction de principes actifs d’origine naturelle, dont le groupe Robertet qui a lancé sa première production d’extrait de CBD en avril 2022.

Il reste que l’incertitude réglementaire de ces dernières années n’a pas favorisé les investissements industriels. Seule une poignée d’acteurs ont intégré la production de tout ou partie de leur offre de produits finis au CBD, à l’instar de Cids France et du Laboratoire Français du Chanvre.

Voir aussi 29 décembre 2022 et 2 janvier 2023