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25 Oct 2017 | Observatoire
 

On commence à en parler dans les médias. En vertu d’une nouvelle directive européenne, les clients pourront – dès janvier prochain – retirer de l’argent à leur passage en caisse dans les commerces.

Le Trésor a ouvert une consultation pour en fixer les modalités, sur fond de premières divergences entre commerçants et banques. Et comme d’habitude … personne n’a vu vraiment venir cette nouvelle disposition.

•• À court d’espèces, le client pourrait bientôt retirer de l’argent à son passage en caisse chez les commerçants. Ce service appelé « cashback », acté par une directive européenne sur les services de paiement, sera mis en place à partir du 13 janvier 2018 en Europe.

Sur le terminal bancaire du commerçant, le client pourra demander à faire jouer l’option « retirer de l’argent » et indiquer le montant souhaité. Le commerçant donnera alors la somme demandée en liquides, et sans aucun frais.

À priori, aucun engagement d’achat dans le commerce ne sera nécessaire pour procéder au retrait d’argent. Les commerces équipés pourront distribuer une somme maximum de 60 euros par client.

•• Ce nouveau service, offert aux commerçants, est accueilli favorablement par la Fédération du Commerce et de la Distribution (représentant les intérêts de la grande distribution). Selon son directeur en charge des questions financières, Philippe Joquet, il correspondrait en effet à « une demande formulée depuis longtemps par les professionnels pour satisfaire des besoins », défend-t-il dans Les Échos et Le Figaro.

Avec moins de liquidités dans leurs caisses, ces commerçants pourraient notamment réduire leurs coûts de gestion des espèces (le cash représente environ 30 % de leurs encaissements actuellement). Ce service permettrait aussi de ramener de nouveaux clients, qui ne viennent pas forcément d’habitude et qui pourraient se laisser tenter par un petit achat. Autre argument : ils limiteraient de fait les passages de transporteurs de fonds et réduire les risques d’attaques. C’est du moins les premiers messages que l’on peut lire dans les médias …

•• Parmi les autres réactions, il ressort que le « cashback » va indéniablement concurrencer les banques, à l’heure où l’argent se dématérialise de plus en plus. La Fédération bancaire française dont le réseau gère 56 000 distributeurs automatiques dans l’Hexagone, peste contre une réforme jugée « anachronique ». « On a énormément investi dans le paiement sans contact. Avec ce texte européen, on ne va pas dans le sens de l’histoire », souligne-t-elle dans Le Figaro. La gestion du cash coûterait aux banques 3 milliards d’euros par an, d’où l’objectif d’accélérer le paiement électronique.

•• Selon Les Échos, la mise en place du « cashback » entraînerait aussi des investissements informatiques pour séparer l’achat du client de sa demande de cash … car le Trésor va vouloir tracer. Ce coût, ni les banques, ni les commerçants, ne veulent en entendre parler.

Évidemment, on évoque encore moins l’idée d’une commission du commerçant …

À suivre de très près.