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13 Nov 2022 | Trafic
 

Le patron d’un snack nocturne dans le quartier prioritaire du Beau-Marais à Calais (Pas-de-Calais), semblait s’être rangé depuis des antécédents judiciaires mêlant vols, conduites sans permis et stupéfiants …

Quand des policiers l’ont reconnu, le 22 avril dernier, en train de décharger des cartons de tabac luxembourgeois d’un fourgon blanc stationné devant son domicile, ils se sont dit qu’il avait repris ses mauvaises habitudes … rapporte Nord Littoral.

L’intéressé s’enfuit à leur vue, s’enferme dans son garage, avant de se rendre de lui-même au commissariat le lendemain.

•• En fouillant son véhicule et son domicile, ils ont mis la main sur 43 cartons contenant chacun 10 pots de tabac luxembourgeois ainsi que sur un coffre-fort contenant une somme non négligeable de liquide. Le mis en cause a assuré que c’était la recette, tout à fait légale, de son snack. Pour les enquêteurs, il était l’un des artisans d’un système d’achats de tabac en groupe qui, via la page Facebook Tobacco Calais, recueillait les commandes en ligne, avant d’assurer l’achat, puis la livraison des pots de tabac.

•• Face à la présidente du tribunal de Boulogne-sur-Mer, il a répliqué : « on m’a interpellé avec 300 seaux de tabac, ça, je reconnais. Mais tous vos trucs de page Facebook, là, c’est pas moi. Moi, je vendais sur Snap, sur mon application personnelle ». Et d’insister sur le fait qu’on le persécutait pour un trafic extrêmement banal dans son quartier : « mon quartier, c’est la Zup. Et dans la Zup, tout le monde vend des seaux de tabac ! ».

•• Le tribunal a jugé en tout cas que les quantités en sa possession étaient tout sauf banales. Surtout, il a considéré que le parcours du prévenu est symptomatique d’une réalité plus large : « on constate une recrudescence des trafics de tabac dans le Calaisis. Les trafics s’organisent, et beaucoup de trafiquants sont d’anciens trafiquants de stupéfiants. Ils ont compris que le trafic de tabac était moins risqué, moins sévèrement réprimé, et tout aussi rémunérateur, sachant que visiblement, la marchandise s’écoule très vite. »

Verdict : 5 000 euros d’amende douanière et des pénalités de plus de 38 000 euros. L’argent saisi dans son coffre-fort lui a été restitué, car rien ne prouvait qu’il venait du trafic. (Voir aussi 30 octobre, 6 et 17 mai). Photo : Nord Littoral