« Nous avons connu la résilience, place à l’audace. Soyons maîtres du jeu » a conclu Pascal Brie, président de la fédération des buralistes de l’Aube, à l’issue de son assemblée générale ce samedi 10 septembre. Un message optimiste envoyé à ses collègues appelés de se transformer, souligne L’Union.
« Plus que jamais, notre réseau dévoile ses capacités et un message fort : commerce d’utilité locale » a-t-il ajouté. « La numérisation de notre société, accélérée par le Covid, crée un climat anxiogène. La confiance des citoyens envers les institutions se réduit comme peau de chagrin. Nous avons un rôle majeur dans ce changement : un rôle de cohésion sociale avec des services au citoyen, avec une présence humaine ».
« Les buralistes sont un maillon indispensable à la vie de nos communes. Ils sont des relais d’humanisation » a renchéri Anne Gabrelle, directrice du cabinet du préfet de l’Aube. « C’est vrai que la société évolue. On dématérialise de plus en plus, mais ce n’est pas accessible à tout le monde. Il faut rendre de l’humain aussi dans nos administrations et nos commerces ».
•• Les buralistes misent plus que jamais sur ce qui fait leur force : le lien social et du service à tous les étages : paiement des amendes, des impôts, des factures d’hôpital, de crèche, de cantine, dépôt et réception de colis … Dans l’Aube, 27 buralistes ont déjà bénéficié du Fonds de transformation de l’État qui leur a permis de proposer de nouveaux services. Et une trentaine d’autres s’apprêtent à les imiter.
Le dernier des services, en cours de test, est celui des distributeurs de billets. « Le maire va pouvoir s’appuyer sur notre réseau avec un coût divisé par quatre », précise Alain Sauvage, trésorier national et président de la Fédération Est. « On doit présenter ces bornes de billets au Salon des maires de France … ».
•• Mais le chemin est encore long pour compenser la baisse des ventes de tabac qui pèsent encore autour de la moitié de leur activité. « N’oublions pas » a rappelé Pascal Brie, « que le tabac est notre ADN et notre source principale de revenu pour investir dans l’avenir. Le rapport Woerth a mis en évidence le marché parallèle : pour le Grand Est, c’est 40 % de marché parallèle ».
« Les paquets non neutres continuent d’affluer sur les tables de nos terrasses » a renchéri la secrétaire générale de la fédération auboise, Sabrina Da Silva (photo) « Dans ce monde en perpétuelle mutation, face à un marché changeant, des lois qui se durcissent, des réglementations de plus en plus sévères qu’il n’est pas toujours facile de faire appliquer (surtout concernant les mineurs), être buraliste de nos jours n’est pas chose facile, ajoute-t-elle. Nous avons été reconnus commerce essentiel. Et on continue à se diversifier, à ouvrir tôt et à fermer tard ».
•• Anne Gabrelle, directrice du cabinet du préfet de l’Aube a rendu hommage à la buraliste de La Chapelle-Saint-Luc qui a fait les frais des émeutes de fin juin : « les Douanes notamment l’ont accompagnée dans la constitution de son dossier qui est passé en commission vendredi dernier. Elle devrait avoir des indemnités. Le contexte est difficile mais l’État n’a pas failli. Il a été présent pour tout le monde ». Photo : L’Union