L’audace des escrocs n’a pas de limites. La naïveté de leurs victimes (buralistes ou personnes âgées abusées) non plus.
Et le mode opératoire final, toujours le même : convaincre le buraliste de « lâcher » des codes confidentiels de cartes prépayées rechargeables, ouvrant ainsi la voie à des paiements aussi involontaires que détournés. Et cela a commencé, il y a plusieurs mois, le phénomène s’accélérant désormais partout en France : du Rhône à la Charente en passant par la Corrèze (voir Lmdt des 3 mars et 21 février 2016).
• En Saône-et-Loire, cette semaine, trois buralistes en trois jours. Au téléphone, de faux gendarmes les ont abusés et ont obtenu des codes de rechargement. Ils ont même réussi à convaincre un buraliste de fermer son établissement pendant une heure …
• À Reims, autre méthode : un escroc multiplie les appels aux domiciles de femmes âgées dont les prénoms, aux consonances d’ancienne génération, ont été repérés dans l’annuaire. Se déclarant commissaire à la brigade financière, il assure avoir arrêté un délinquant ayant piraté les coordonnés bancaires de son interlocutrice avec lesquelles il aurait acheté des cartes prépayées PCS pour un montant de plusieurs centaines d’euros.
Pour « y remédier » : il faut aller chez le buraliste du coin, acheter une carte prépayée du montant équivalent et rappeler le « commissaire » pour lui donner les codes d’accès … avec la promesse de voir le montant de l’achat être remboursé ensuite, dans le cadre de l’enquête.
Pour le seul jeudi 10 mars, huit femmes sont venues signaler les faits au commissariat central de Reims. Trop tard pour certaines.
• Dans le Lot-et-Garonne, ce sont de « faux gendarmes » qui essaient d’obtenir des buralistes directement des codes de cartes prépayées rechargeables. Le prétexte : un supposé escroc aurait acheté du tabac avec une CB, volée et trafiquée, lui permettant de pirater le terminal de paiement des commerçants. Il s’agit donc de « tester » ce dernier …
La (vraie) gendarmerie a lancé un message d’alerte sur tout le département.