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19 Nov 2021 | Profession
 

À la fois bar, épicerie, bureau de tabac, mais aussi un peu banque et poste, le Kergristois – dernier commerce de Kergrist-Moëlou (36 kilomètres au sud de Guingamp, Côtes d’Armor) – est indispensable à la commune de 650 habitants.

Reportage très vivant du Télégramme dans le cadre d’un dossier « rencontre avec les derniers commerçants ».

Alimentation, tabac, jeux à gratter, gaz, réception de colis, timbres, journaux, pain, retrait d’espèces, bar, vêtements en dépôt-vente, accès wifi … Mais aussi soirées crêpes, karaoké et concerts quand l’occasion se présente. : Armelle André n’en finit plus de diversifier son activité, elle qui a repris le dernier commerce de Kergrist-Moëlou, il y a sept ans.

•• « Ça faisait deux ans et demi qu’il était fermé à l’époque. J’étais agricultrice et j’ai dû arrêter mon activité à cause de la mise aux normes. La commune, qui possède le bâtiment, m’a donné l’opportunité de le reprendre. » Depuis, elle connaît « tout le monde », c’est-à-dire la majorité des 650 habitants de la commune. Normal, quand on est ouvert sept jours sur sept.

Il faut dire que celle qui a géré un poulailler pendant 32 ans a l’habitude de « travailler beaucoup, mais quand on aime bien le contact, on est motivé. »

•• Elle a su transformer l’épicerie du bourg et propose aujourd’hui une dizaine de services, des jeux d’argent au retrait d’espèces en passant par des bombonnes de gaz.

L’établissement est le carrefour auquel se croisent toutes les générations de la commune. Les anciens y font leurs courses, les jeunes y boivent des coups au bar, ouvert jusqu’à une heure du matin le week-end. On y prend le café en retour d’enterrement et les footballeurs y disputent la troisième mi-temps. Un commerce indispensable.

« Quand c’était fermé, tout le monde disait que le bourg ne vivait plus. Après, il a fallu tenir », explique la buraliste, qui a connu une période difficile pendant le confinement. « Le bar était fermé mais comme c’est aussi une épicerie, je n’ai pas touché d’aides de l’État. La municipalité a fait un geste en offrant le loyer pendant six mois. »

Heureusement, les clients sont au rendez-vous : « les gens font des efforts pour venir, ils savent que s’ils ne jouent pas le jeu, ça risque de fermer », souligne celle qui envisage de prendre sa retraite dans trois ans. Son secret ? « Le tout, c’est d’être sympathique et d’être discret, car les gens se confient au comptoir, mais ça reste toujours chez moi. »