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10 Avr 2023 | Profession
 

« Quand nous avons repris le commerce il y a treize ans, nous nous servions de cette salle du premier étage comme débarras. On tournait à cette époque à environ 60 colis par jour … Actuellement, nous en recevons 250 par jour et on en envoie une centaine » témoigne dans Le Maine Libre le patron d’un bar-tabac au Mans.

La salle en question est rapidement devenue un entrepôt. De tous volumes, de tous poids : les colis sont devenus un service à part entière de ces buralistes.

•• « C’est l’arrivée de la vente entre particuliers qui a tout changé. Les sites comme Le Bon Coin ou Vinted ont fait bondir les chiffres. Ça a pris des proportions énormes ! »

Exemple : inscrite sur Vinted depuis août 2022, une jeune femme à la trentaine a d’ailleurs rejoint la clientèle du bar-tabac par ce biais. Elle passe devant tous les jours en allant au travail à pied. Elle a besoin d’aller en point relais deux à trois fois par semaine pour envoyer ses colis. En trois mois, elle a envoyé plus de cinquante colis.

« En réalité, je ne peux pas vous donner de chiffres exacts car je ne suis pas regardant. Mais nous touchons entre 20 et 30 centimes par colis » précise tout de même le buraliste. Sans compter les ventes additionnelles : « environ une personne sur cinq va profiter de son passage en point relais pour acheter un article de presse ou des cigarettes, par exemple. Donc sans cette activité de point relais, nous aurions effectivement beaucoup à perdre ».

•• Laurence Proust, présidente de la fédération des buralistes de la Sarthe et administratrice de la Confédération, confirme que cette activité est en pleine expansion au Mans comme sur l’ensemble du département. « Ce qu’on veut, en tant que commerce d’utilité locale, c’est rendre service à la population. Et c’est le cas avec les points relais, notamment par rapport à nos amplitudes horaires : les gens peuvent venir de bonne heure le matin, pendant la pause du midi ou tard le soir. Il s’agit d’un véritable atout pour notre profession ».

Certains buralistes ne peuvent néanmoins pas toujours prendre cette activité de colis par manque de place : « c’est mon cas » illustre Laurence Proust, patronne d’un tabac-presse à Sablé-sur-Sarthe, « il s’agit vraiment d’une activité à part entière, qui prend de l’espace et du temps. Aujourd’hui, certains buralistes font le choix de grignoter sur la partie bar, qui a du mal à reprendre depuis la crise sanitaire, pour ouvrir leur point relais. » Photo : Le Maine Libre