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7 Déc 2023 | Profession
 

Courant 2024, les buralistes volontaires seront habilités à vendre des munitions de chasse (voir 25 novembre). Réactions de buralistes à travers la France …

•• À Grand-Bourg (Creuse), la patronne dun bar-tabac est prête à se lancer (à droite). Elle ouvre sept jours sur sept et 80 % des clients sont des chasseurs. « Si la demande est là, pourquoi pas, parce qu’ici on est loin de tout. On est presque à 30 kilomètres de Guéret, donc on est un peu le pôle du village » explique-t-elle à France Bleu Creuse.

La buraliste est déjà bien habituée à jongler avec plusieurs métiers : « vendeuse de tabac et de jeux, restauratrice, serveuse de bar, il y a les paiements de proximité comme les impôts, l’eau, la cantine… Et puis on est un peu psy aussi ! » Elle craint néanmoins de faire de « piquer le travail » des armuriers. Mais a priori, il n’y aura pas de concurrence puisque les buralistes se procureront justement leurs munitions dans les armureries avant de les revendre, explique David Guérin, qui tient l’une des deux armureries de Guéret.

•• « Ça rentre parfaitement dans notre recherche de diversification de nos activités. Ça va intéresser les buralistes pour aider les chasseurs qui se trouvent quelquefois à des kilomètres de la première armurerie, parce que cest un commerce qui nest pas très répandu dans les départements » déclare Catherine Marcel, présidente de la fédération des buralistes des Vosges et vice-présidente de la Confédération.

« Nous sommes considérés comme des commerçants dutilité locale et dans cette optique, nous souhaitons rendre le plus de services possibles à nos concitoyens et clients. Nous sommes situés dans endroit géographique où il y a pas mal de frontières, avec des différences de prix. Le tabac reste quand même lADN de nos commerces, mais le volume de vente est appelé à samoindrir, donc il faut absolument que lon compense par une autre activité. »

•• « Ça ne mintéresse pas. On nous en parle comme dun moyen de diversifier nos revenus, mais limpact de ces ventes sera minime dans la plupart des bureaux de tabac. Puis, cela nous demande des mesures sécuritaires en plus, une formation … Ce nest pas notre rôle, tout simplement. Il y a des gens qualifiés dont cest le métier », réagit le propriétaire dun bar-tabac non loin de la cathédrale de Reims au micro de France 3 Grand Est.

« Les munitions de chasse, ça ne sera jamais une solution aux problèmes des buralistes. Qu’on commence par européaniser le prix des cigarettes, cela évitera aux fumeurs de constamment trouver des combines pour acheter moins cher aux frontières », conclut-il.

À quelques centaines de mètres, le discours dune consoeur est différent : « Pour ma part, j’en vendrai. Si cela peut faciliter l’accès au matériel aux chasseurs du coin, c’est une bonne chose. Tout cela relève de choix personnels. Dans le quartier, je crois que je suis la seule à ne pas vendre de CBD. Dici quelques mois, je serai peut-être la seule à vendre des munitions de chasse, chacun ses choix », s’amuse la buraliste qui souhaite rester anonyme pour éviter de se faire “juger ou taper sur les doigts ».