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25 Jan 2024 | Profession
 

La profession a déjà encaissé, au 1er janvier, une hausse des tarifs du tabac. À Besançon (Doubs), les buralistes sagacent de la fuite de leur clientèle frontalière et se disent contraints de multiplier leurs services en boutique pour compenser cette perte de chiffre daffaires.

Témoignages dans LEst Républicain de trois buralistes qui partagent un point commun sur leur clientèle : « on la connaît, elle nous connaît aussi, cest la vraie clientèle de proximité. »

•• « Sans le bar, ce ne serait pas tenable : je travaillerais plus de 70 heures par semaine pour à peine un Smic, impensable ! Heureusement quil y a le bar, les deux tiers de mon chiffre daffaires. » assure le patron d’un bar-tabac-presse repris il y a deux ans.

Il sort le dernier numéro du Losange. La couverture résume la situation, notamment sur la question des prix des cigarettes dans les pays frontaliers. « Quand on voit ces tarifs, il y a de quoi être en colère. L’État vole les gens », résume le buraliste. Pour autant, il ne lâche rien : « je vais faire des travaux pour séparer la partie bar de celle du tabac. Jaime être à l’écoute de ma clientèle, on fait un peu de social parfois, jaime mon métier. » Mais, le coin presse va disparaître : « jarrête, je mange de largent, cest du travail qui ne rapporte rien »

•• Une buraliste, installée depuis sept ans sur le boulevard Léon Blum, voit sa clientèle diminuer : « les clients ne fument pas moins, ils achètent leurs cigarettes ailleurs. Même ici à Besançon, des gens vont acheter dans dautres pays. »

Si la célèbre carotte rouge clignote en haut de sa devanture, si le boulevard lui assure une clientèle de passage, l’affaire ne pourrait survivre sans les autres services : « les jeux beaucoup, la presse un peu et jai aussi les colis, le gaz. » La petite vitrine dans l’échoppe présente quelques bibelots, mais « ça ne marche plus », avoue-t-elle.

Un collègue, rue de Belfort, offre aussi sa diversité de services. « On est obligé, le tabac ne suffit plus » avance lune des associées, « depuis le début de lannée, on le ressent bien … ». Vente accessoire, fabrication de clés, gestion de colis, presse, jeux … « tout ça, cest du travail en plus, mais sans, ça se serait compliqué. On sest lancé sans se poser de questions sur ce qu’était le métier, mais on continue ».