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25 Jan 2024 | Profession
 

La Chambre de commerce et d’industrie de lAude et la Fédération départementale des buralistes ont signé, ce 18 janvier, le renouvellement d’une convention permettant à la CCI de prendre en charge laudit indispensable à la démarche daccès au Fonds de Transformation.

L’heure est à la diversification, indispensable à la survie du réseau des buralistes. Et pour négocier ce tournant capital dans le cadre du Protocole « saison 2 » (2023-2027 / voir 8 novembre 2023), il convenait dès lors de reconduire le partenariat.

L’accompagnement s’avère ainsi très complet comme le détaille, dans LIndépendant, Carole Borderie, responsable Entreprises et territoires à la CCI

•• « Nous étudions l’implantation du commerce, sa visibilité, sa zone de chalandise ainsi que son environnement immédiat, pour savoir notamment quelle concurrence il peut rencontrer en ce qui concerne le tabac, mais aussi les domaines dans lesquels il souhaite se diversifier. » La nature même des transformations à entreprendre est bien sûr aussi analysée au regard des caractéristiques de la cellule commerciale : « nous travaillons à optimiser le parcours du client ; c’est la raison pour laquelle il y a autant d’audits que de bureaux de tabac ! ».

•• Des experts de la CCI se rendent sur place durant « deux à trois jours » : la rédaction du document prend ensuite un maximum de trois semaines. Un délai très court, qui témoigne d’une réelle réactivité. « Quand un chef d’entreprise a un projet, il ne peut pas attendre six mois », assure Louis Madaule, président de la CCI.

Dans le cas des buralistes, l’urgence est aussi dictée par la nécessité de se renouveler pour perdurer. Dans l’Aude, les hausses successives du prix du tabac doublées de la proximité avec l’Espagne forment en effet un combo quasi intenable. « Auparavant, lorsque les tarifs des cigarettes augmentaient, la baisse du volume de vente était compensée par la hausse de prix », indique Valérie Gauthier, présidente de la Fédération audoise des buralistes, « ce n’est plus le cas aujourd’hui : automatiquement, nous devons trouver autre chose. »

•• Implantée à Gruissan (15 kilomètres de Narbonne), la présidente de la Fédération départementale a bénéficié de ce coup de pouce (Fonds de Transformation « saison 1 ») pour son établissement : « j’ai fait passer ma cellule commerciale de 25 mètres carrés à cinq fois plus », raconte-t-elle à LIndépendant, « pour financer, le Fonds m’a soutenue à hauteur de plus de 30 000 euros ». 

En deux ans, elle a ainsi « multiplié par deux les articles hors tabac ». Et les possibilités ne manquent pas, du vin au snacking en passant par les produits de plage (sur le littoral), le relais postal et de colis … « Certains bureaux de tabac vendent même du pain » ajoute Jennifer Beauvieux, secrétaire générale de la fédération audoise des buralistes. Il faut dire que dans l’Aude, « 50 % d’entre eux sont implantés dans une commune de moins de 3 500 habitants ».

En zone rurale, l’enjeu ne consiste plus seulement à sauver une profession, mais aussi les services et le lien social menacés par les fermetures de commerces ou de services publics. Et c’est maintenant ou jamais : « l’État a renouvelé son enveloppe alors qu’il ne devait y en avoir qu’une » rappelle Valérie Gauthier, « je ne pense pas qu’il y en aura une troisième ».