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11 Sep 2023 | Profession
 

Être buraliste dans larrondissement de Saint-Gaudens (au sud de la Haute-Garonne), cest rivaliser avec les magasins espagnols frontaliers. Impuissants, ils assistent à ces allées et venues de ces particuliers qui ont pris lhabitude de traverser la frontière pour acheter leurs cartouches de cigarettes.

« Nous en France on vend le paquet à 11 euros et en Espagne il est à 4,80 euros en moyenne. Le calcul est vite fait pour les clients », expose à La Dépêche du Midi, la propriétaire du tabac-presse de Loures-Barousse (35 kilomètres de la frontière franco-espagnole).

Une différence de prix qui séduit les fumeurs. Mais qui se transforme en un vrai manque à gagner pour les buralistes. « Jestime que sur la vente de cigarettes, jai une baisse de 40 % de mon chiffre daffaires, cest énorme. La concurrence est proche, les gens préfèrent aller jusqu’à Bossost, le premier village espagnol, pour payer moins cher. Et je ne parle pas même du marché parallèle », observe un confrère à Saint-Gaudens.

•• Mais qui sont ces fumeurs qui préfèrent rouler quelques kilomètres de plus plutôt que dacheter leur tabac en France ?

Pour les deux buralistes la réponse est la même : il y aurait autant de Commingeois que de fumeurs d’autres secteurs qui traverseraient la frontière. « Oh, il ne faut pas croire que ce ne sont pas des gens du coin, au contraire. Quand on a la frontière à 30 minutes, cest encore plus tentant ! On la vite remarqué, il suffit daller sur les terrasses des cafés pour voir la couleur des paquets », s’exclame le buraliste de Saint-Gaudens. Et de poursuivre : « cest aberrant, et même sil y a une loi qui est régule le nombre de cartouches par personne, ce nest pas totalement respecté ».

•• Un impact total sur les ventes qui met les buralistes au pied du mur et les confronte à un choix : avoir d’autres activités ou fermer. Pour la première : « je commence par me diversifier, je fais des « idées cadeaux » maintenant, les journaux, mais si ça continue à ce rythme la fermeture peut être une option ».

Le second aussi a fait ce choix pour subsister : « oui cest dur, la concurrence est féroce et oui on doit se diversifier cest le métier qui le veut. Par exemple, je suis entré une gamme de produits pour cigarettes électroniques. Le métier nest pas mort pour autant, du moment où lon est travailleur, cela peut marcher ». (Voir 14 août).