Comme annoncé ce matin (voir Lemondedutabac de ce jour), François Fillon mobilise, par courrier officiel déposé ce jour à Matignon, le Premier ministre sur la gravité des « mesures radicales » pour le réseau des buralistes avancées dans le rapport Queyranne relatif aux aides publiques aux entreprises. Un courrier (l’intégral sur le lien) très critique tant sur la forme que sur le fond.
• Sur la forme : François Fillon insiste à plusieurs reprises sur l’absence totale de discussion et de concertation avec les buralistes quant aux mesures préconisées, rappelant, au passage, que la plupart ont été diffusées dans la presse avant même leur présentation officielle.
• Sur le fond : l’ancien Premier ministre estime que l’application du rapport Queyranne organise le démantèlement non seulement du Contrat d’avenir mais de l’ensemble du réseau, dans sa spécificité et dans son maillage de proximité.
« Il s’agit d’abord de l’abrogation de l’ensemble du dispositif de soutien aux buralistes, notamment les plus fragiles : c’est ainsi l’engagement et la parole de l’Etat que l’on veut que l’on veut effacer.
« Il s’agit aussi de la décision brutale de baisser la rémunération de tous les buralistes alors que leurs commissions n’avaient jamais évolué depuis trente ans : c’est un appauvrissement autoritaire de 27 000 petites entreprises que l’on vise », tandis que cette évolution de la rémunération ne représente aucune charge sur les finances publiques, est-il précisé.
Autre reproche : « les hypothèses contestables » sur lesquelles se sont appuyés les auteurs du rapport (sont visées en particulier la mise en cause du régime de retraite des buralistes) et l’oubli « du contexte économique actuel » : marché des cigarettes en baisse, augmentation du 15 juillet et explosion du marché parallèle.
Avant l’échéance du 17 juillet (date d’annonce, en principe, des dispositions issues du rapport en Conseil des ministres), François Fillon plaide pour « un examen très attentif de la part de votre gouvernement » avec une démarche de consultation de la Confédération des buralistes pour « que soient prises en compte les vives préoccupations exprimées par la profession ».