L’Autorité de la Concurrence a annoncé, ce mardi 26 septembre, avoir infligé une amende de 750 000 euros à la Confédération nationale des buralistes « pour des pratiques d’entente dans le secteur de la distribution des jeux de hasard », survenues en 2016.
« Ces pratiques ont consisté à organiser des opérations de boycott afin de faire obstacle à l’ouverture de points de distribution alternatifs des jeux de hasard, prévue dans le cadre d’un partenariat entre La Française des jeux (FDJ) et la société Réseau Fleuri », soit des fleuristes sous enseigne Florajet, a précisé dans un communiqué l’Autorité de la Concurrence.
•• Le gendarme de la concurrence indique qu’à partir de 2013, la FDJ avait « commencé à développer des relations contractuelles avec la société de télétransmission florale Réseau Fleuri », soit un total de 7 500 artisans fleuristes, autorisant ainsi la vente en ligne d’un bouquet baptisé « Bouquet Chance », accompagné de jeux à gratter.
Un partenariat plus large avait ensuite été conclu fin 2015 entre les deux entités, « permettant aux fleuristes du réseau Florajet de distribuer certains jeux à gratter et jeux de tirage » comme des grilles du Loto, des jeux Euromillions et Keno, est-il détaillé. Cet agrément pour La Française des jeux de points de vente extérieurs au réseau des buralistes avait « suscité un vif mécontentement » de la part de ces derniers, indique l’Autorité de la Concurrence (…)
« Considérant que l’affaire Florajet nécessitait en retour une action très dure contre la FDJ et qu’il fallait planter leur nouveau jeu qui sort courant septembre », la Confédération des buralistes de France (CNBF) « a alors engagé et organisé des opérations de boycott de la validation des jeux de la FDJ » (…)
•• Interrogé par l’AFP, le président de la Confédération des buralistes, Philippe Coy, a dit « prendre acte » de cette sanction : « je ne conteste pas une décision de justice » mais « je suis amer, je la trouve sévère », a-t-il réagi. « Les faits remontent à 2016 » et « la Confédération n’était, selon notre exposé à l’Autorité, absolument pas à l’initiative de quelconques manœuvres, je regrette cette situation, nous sommes vigilants sur les aspects concurrentiels.
« Néanmoins je trouve cette sanction injuste car c’était certainement des sujets qui ont animé des buralistes détaillants et des opérateurs ; je ne suis pas sûr que le préjudice, si préjudice il y a eu, soit à la hauteur de la sanction qui pénalise fortement notre organisation professionnelle », a ajouté M. Coy. Il a également dit « s’interroger sur l’opportunité, dans le cadre de la protection des populations vulnérables et des jeunes joueurs, de voir fleurir des offres de jeu un peu partout».