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27 Oct 2015 | Profession
 

« Bars-tabac : se moderniser, plus qu’une nécessité ». Dans son édition du 25 octobre, L’Aisne Nouvelle trace le portrait de buralistes implantés dans des petits villages autour de Saint-Quentin et Laon … Un combat au quotidien pour survivre. Et que l’arrivée du paquet neutre ne pourrait que compliquer. 

Buralistes Aisne• À Morcourt (595 habitants), à quelques kilomètres au nord, Bruno (photo) a ouvert son bar-tabac en 2012. Il y a deux semaines, il a complété son offre avec l’activité relais poste. « L’avantage pour nous est d’être le seul commerce du village. Avec d’autres activités, on espère attirer une autre clientèle que celle du bar », explique sa femme. Pour Bruno, son commerce permet au village d’y maintenir ses habitants : « beaucoup de services publics ont fermé leurs portes dans les petites communes. Et lorsque l’on n’a pas de véhicules, c’est plus pratique de se rendre dans un établissement qui regroupe plusieurs services comme le notre ».

• À Homblières (1 500 habitants), la petite maison jaune (bar-tabac-presse-jeux) est devenue l’un des principaux lieux de passage du village. Francine, qui a repris cette activité depuis neuf ans, « accueille ses clients avec le même sourire délicat ». Dès 7h, heure à laquelle « ils viennent prendre un café et lire le journal avant de partir travailler ».
Côté bar, c’est plus difficile : « la plupart des clients passent acheter du tabac ou quelques tickets à gratter. Les gens n’osent plus boire. Ils ont peur de se faire prendre. Et les fins de mois sont de plus en plus difficiles ». Mais un client témoigne, « ce commerce est essentiel pour la vie du village. Ça permet aux habitants de se retrouver et d’échanger. Sinon, tout le monde resterait dans son coin ».
Il y a un an, Francine a démarré le PMU, parce que c’était une demande de ses clients. Malgré les heures passées au travail, cette jeune grand-mère peine à se dégager 1 000 euros en fin de mois pour vivre, « et encore, ce n’est pas régulier ». Elle espère pouvoir vendre d’ici août, pour prendre sa retraite : « sinon je continuerai. Je n’ai pas le choix. »

• Bernard Fleury – qui a vendu en février son établissement à Montcornet (1 495 habitants) et qui passe le relais de son mandat de président du syndicat des buralistes de l’Aisne – apporte son expérience : « il est nécessaire que chaque buraliste écoute ses clients. Beaucoup de services ont disparu des petits villages, ils peuvent pallier ces manques en développant de nouvelles activités. Certains ont choisi le Compte Nickel. D’autres ont préféré signer des partenariats avec des coopératives, pour vendre, par exemple, des capsules de café ou des cigarettes électroniques.
« À la campagne, beaucoup ont choisi d’ouvrir un dépôt de gaz. Pour ma part, j’avais ouvert un rayon épicerie. J’avais ainsi installé un linéaire de quatre mètres pour permettre aux habitants du village de faire quelques courses d’appoint ».