Dès le début du mois de novembre, une vingtaine de buralistes vont être équipés de distributeurs de billets (DAB) dans le cadre du partenariat entre Loomis et la Confédération des buralistes (voir 26 et 27 octobre).
Dans le Lot-et-Garonne, c’est la station-service/épicerie/bureau de tabac de Colayrac-Saint-Cirq (périphérie d’Agen), qui expérimentera le dispositif. Détails dans Sud-Ouest.
Installée au cœur du bourg de 3 500 habitants, le multi-services tenu par Marie-Pierre Ferland fait figure de point de repère … d’ailleurs, c’est affiché fièrement sur le rideau rouge devant la vitrine : « commerçant d’utilité locale ».
•• Dans ce village, le bureau de poste a fermé il y a un an et demi et, avec lui, l’unique distributeur de billets du centre-bourg. Il reste bien un DAB à Colayrac, mais il se trouve en périphérie dans la zone commerciale de l’Intermarché et reste difficile d’accès autrement qu’en voiture.
Alors quand la Confédération des buralistes lui a proposé d’installer un distributeur dans sa boutique, la buraliste n’a pas hésité une minute : « c’était une demande de la clientèle. On faisait déjà point de retrait d’espèces mais uniquement pour les clients du Crédit agricole, on a donc saisi l’opportunité quand elle s’est présentée. »
•• Le distributeur, mis en place dans les prochains jours, sera implanté à l’intérieur de la boutique et donc accessible uniquement aux horaires d’ouverture, mais selon Marie-Pierre Ferland il s’agit d’une « question de sécurité pour les personnes vulnérables ». Les convoyeurs de fonds se chargeront de l’approvisionnement et de la maintenance.
Son usage sera ensuite évalué au terme de six mois de test : « il faut qu’on réalise 25 retraits par jour, ou 800 par mois, pour que ce soit rentable pour la société Loomis » précise la buraliste pour qui cet objectif ne « paraît pas irréalisable ».
Installée sur la route nationale vers Bordeaux, son établissement est presque un point de passage obligé. « Nous voyons passer beaucoup d’actifs qui viennent faire le plein et qui sont susceptibles d’avoir besoin d’espèces. S’ils les retirent sur place et qu’ils les dépensent chez nous, nous serons doublement gagnants » assure-t-elle en souriant.
Elle voit surtout, avec l’installation de ce distributeur, une manière de drainer un nouveau flux de clientèle et de lutter contre la désertification du bourg. Car pour les nombreuses personnes âgées qui la fréquentent, son épicerie reste le seul commerce de proximité facilement accessible.