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27 Jan 2022 | Trafic
 

Les cigarettes contrefaites circulent de plus en plus sur le territoire français. Pour preuve, ces deux Ukrainiens jugés au tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier qui transportaient 9 550 cartouches de cigarettes contrefaites (voir 13 janvier). 

•• « On a une demande de la part des consommateurs et, parallèlement, une augmentation des taxes puisque, de 2017 à 2021, le parquet de cigarettes est passé de 7 à 10,50 euros. C’est une volonté du gouvernement d’augmenter les taxes pour réduire la consommation de tabac. D’ailleurs, on voit que les ventes légales ont chuté de 6,5 % (voir 9 janvier 2022). Mais cela n’est pas représentatif de la consommation de tabac », analyse, pour Le Journal de Saône-et-Loire, Daniel Bruquel, chef du service prévention du commerce illicite de Philip Morris (voir 26 août et 19 juillet 2021).

Pour lui, les 30 % de fumeurs qui se fournissaient en cigarettes à l’étranger ont dû trouver une solution de repli durant les confinements successifs. Et c’est ainsi que le nombre de cigarettes issues du trafic illicite a explosé en seulement deux ans

•• En Bourgogne Franche-Comté, les cigarettes issues de contrefaçon ne représentaient que 1,1 % du total consommé en 2019. Deux ans plus tard, au premier semestre 2021, elles représentent 15,3 % du total des cigarettes consommées.

« Il y a des points de vente partout. Cela s’organise au même titre que pour les stupéfiants : on vous propose désormais sur les réseaux sociaux, Facebook ou Snapchat, des paquets à des prix situés entre 3 et 5 euros. Et même avec la levée du confinement, les acheteurs ont continué. Pourquoi s’embêter à aller passer la frontière pour se fournir quand on trouve ces cigarettes en bas de chez nous ? » poursuit-il.

•• Cette criminalité organisée est rentable : pour notre affaire du tribunal de Lons-le-Saunier, Daniel Bruquel estime que les revendeurs auraient pu toucher 100 000 euros de bénéfices. « Et ça, pour un seul camion. Cela rapporte un peu moins que pour les stupéfiants, mais les peines pénales encourues sont également moins élevées. Le coût de production n’est même pas de 1 euro par paquet. Et une usine clandestine peut produire entre 10 000 et 50 000 cartouches par jour. »