À la veille du Black Friday, une campagne de l’agence de la Transition écologique (agence gouvernementale) suscite la colère du secteur du commerce car elle incite à … ne pas acheter. Mais le ministère de la Transition écologie assume ces clips, tandis que Matignon trouve « maladroit » un des spots.
Dans certains clips, un « dévendeur » conseille d’acheter un téléphone reconditionné plutôt qu’un neuf, de louer une ponceuse car vous ne l’utiliserez pas souvent, de faire réparer votre lave-linge. Dans un autre, on voit un client ressortir d’un magasin les mains vides alors qu’il voulait acheter un nouveau polo. Le « dévendeur » a conseillé au client de ne pas céder à la remise de -70 % et lui explique que le polo qu’il porte déjà est très bien, avec l’avantage d’être à -100 %.
•• « Une campagne stigmatisante », « une véritable gifle », accusent les commerçants (Alliance du commerce, CPME…) qui demandent le retrait de ces clips, rapporte Franceinfo. Le ministère de la Transition écologique ne va pas stopper la diffusion, toujours prévue jusqu’au 4 décembre.
Au gouvernement tout le monde n’est pas exactement sur la même ligne. À Matignon, on trouve le clip avec le dévendeur de polo « maladroit ». « Ce n’est pas le bon message », selon l’entourage de la Première ministre.
En coulisses, les critiques fusent. « La forme dessert le fond » torpille un conseiller de l’exécutif. « Pourquoi avoir mis en scène un client dans une boutique et pas en train de faire son shopping sur internet ? Là, ils mettent les sites chinois et le magasin d’une rue d’Angers sur le même plan ! ».
•• Selon Bercy, il n’est pas question de juger les Français qui profiteront demain du Black Friday, a fortiori en période d’inflation. Le seul conseil du ministère c’est « attention aux arnaques et aux promotions qui n’en sont pas vraiment. »
Autre problème de cette absence de coordination, selon Le Parisien : elle vient percuter le message d’Emmanuel Macron, qui, ce mardi, lançait un programme visant à lever les freins à la compétitivité des PME et houspillait les patrons d’un « réveillez-vous ».