Il faut, à chaque fois, une question parlementaire pour que le ministre des Finances belge donne des chiffres sur la réalité du trafic du tabac en Belgique (voir Lmdt du 11 septembre 2013). Et l’on s’aperçoit qu’au cœur de l’Europe occidentale, le pays devient une plateforme de la contrebande organisée. En plein développement semble-t-il.
Au cours du premier semestre 2014, 170 millions de cigarettes ont ainsi été saisies en Belgique contre 172 millions pour l’ensemble de l’année 2013 et 138 millions en 2012.Ces saisies 2014 provenaient principalement de Chine, Biélorussie, Russie et Pologne. Alors qu’en 2013, elles venaient, toujours de Chine, mais aussi de Singapour ou des Émirats arabes unis ; et les années précédentes de Grèce, de Bulgarie ou de Russie.
Toujours selon le ministre, les cigarettes transiteraient par la Belgique pour être «re-»expédiées vers le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas et la France ; seule une petite partie étant réservée au marché belge. La plupart de ces cigarettes de contrebande relevant de la contrefaçon.
Sur les quatre dernières années, 72 personnes impliquées dans la contrebande de cigarettes ou de tabac ont été arrêtées en Belgique. Le dernier coup de filet, à Anvers, a ainsi démantelé une bande spécialisée dans l’importation de cigarettes à grande échelle depuis la Chine (voir Lmdt du 1er avril 2014). Mais on n’en sait pas plus sur le phénomène des usines clandestines, pourtant très présentes dans le pays (voir Lmdt des 5 mai 2014, 12 octobre, 2 juillet et 29 juin 2013).