British American Tobacco (BAT) a annoncé, ce mercredi 6 décembre, une charge exceptionnelle de 25 milliards de livres (29 milliards d’euros) en expliquant que la morosité de l’économie américaine impactait certaines de ses marques de cigarettes. C’est ainsi que débute une dépêche AFP dont nous reprenons l’essentiel.
En raison de « vents macroéconomiques contraires » qui affectent l’industrie américaine des cigarettes, « nous prendrons en 2023 une charge de dépréciation comptable (…) d’environ 25 milliards de livres », a déclaré le directeur général de BAT Tadeu Marroco dans un communiqué.
•• Cet ajustement « concerne principalement certaines de nos marques de combustibles (cigarettes) américaines acquises » précise-t-il (le groupe avait racheté en 2017 Reynolds American pour près de 50 milliards de dollars, avec ses marques Camel et Newport sur le marché américain / voir 20 juillet 2017 (…)
Le groupe BAT développe en parallèle ses « nouvelles catégories » de produits (cigarettes électroniques, tabac chauffé ou produits à base de nicotine par voie orale), et espère que les produits non-combustibles représenteront 50% de son chiffres d’affaires d’ici 2035.
« Nous prévoyons désormais que les nouvelles catégories atteindront dans l’ensemble l’équilibre en 2023, soit deux ans avant notre objectif initial », a annoncé M. Marroco ce 6 décembre (voir 27 juillet 2023). Mais en raison notamment des pressions macro-économiques outre-Atlantique et de « choix d’investissements actifs pour renforcer nos activités aux États-Unis », le groupe se dit moins optimiste que précédemment sur ses projections de croissance du chiffre d’affaires cette année.
•• « L’important marché américain montre certains signes de fragilité compte tenu des pressions macroéconomiques plus larges et, selon BAT, d’une prolifération de cigarettes électroniques jetables illicites qui pèsent sur le marché des combustibles », relèveRichard Hunter, analyste chez Interactive Investor.
« Il y a également eu un certain ralentissement dans le segment haut de gamme du marché, les consommateurs se tournant vers des marques moins chères », poursuit l’analyste. Selon lui, « le secteur du tabac en général a vu ses valorisations baisser » et cela se traduit notamment pour BAT par une forte baisse du cours de son action, qui a perdu 31 % depuis le début de l’année.