British American Tobacco (BAT) est soupçonné d’avoir réalisé des centaines de « paiements douteux » dans dix pays africains durant cinq ans afin d’influencer les politiques de santé et de nuir à ses concurrents, dans plusieurs rapports publiés ce mardi, rapporte l’AFP.
Dans deux rapports, l’ONG anti-tabac STOP accuse ce géant mondial du tabac d’avoir distribué plus de 600 000 dollars sous forme d’argent, de voitures ou encore de dons de campagne à des dizaines de responsables politiques, législateurs, fonctionnaires, journalistes et employés d’entreprises concurrentes entre 2008 et 2013.
•• L’ONG STOP, lancée en 2018 par le milliardaire et ancien maire de New York Michael Bloomberg, entend dénoncer « les stratégies trompeuses de l’industrie du tabac » et proposer des « moyens » de lutter contre son influence.
Cette organisation est dirigée collectivement par l’Université de Bath (Royaume-Uni), le Centre mondial pour la bonne gouvernance dans la lutte anti-tabac (Thaïlande) et l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires (Paris).
•• Selon l’ONG, le groupe BAT s’est comporté « comme s’il était au-dessus de la loi », appuyant notamment ses dires sur des témoignages de lanceurs d’alertes, des fuites de documents et des dossiers de justices analysés par le groupe de recherche TCRG (Tobacco Control Research Group) de l’Université de Bath (…)
Dans une enquête séparée publiée lundi, menée par la BBC et un consortium de journalistes, Bureau of Investigative Journalism, le groupe est également accusé d’avoir négocié le versement de jusqu’à 500 000 dollars en pots-de-vin au parti au pouvoir au Zimbabwe sous la présidence de l’ancien président Robert Mugabe en 2013.
•• Dans un communiqué, le cigarettier, qui opère dans plus de 170 pays, a rejeté « catégoriquement » ce qu’il a qualifié d’une « description erronée » de ses activités. « Les accusations de cette nature ne sont pas nouvelles et ont été largement couvertes par divers médias d’information depuis plusieurs années », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une enquête menée en janvier 2021 par les autorités britanniques anti-fraude l’avait innocenté de tout acte répréhensible (voir 3 août 2017).