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28 Déc 2023 | Profession
 

Jusqu’à présent, le secteur de la restauration s’était montré très résilient. Mais il commence à faire face aux arbitrages de consommation. L’étude de Food Service Vision montre, pour novembre, une stagnation des ventes et un léger recul de la fréquentation. Décryptage des Échos.

Le chiffre d’affaires de la restauration commerciale n’a progressé le mois dernier que de 1 %, contre une hausse de 6 % en septembre et octobre – dans la lignée de l’été -, selon la nouvelle Revue Stratégique de Food Service Vision. La fréquentation a même baissé de 3 %, générant un recul sur trois mois de 1 %. 

•• « La fin de l’été et le début de l’automne se sont bien passés. Ils étaient portés par la météo très ensoleillée, la Coupe du monde de rugby et des nuitées touristiques en nette progression. En novembre, en revanche, on a connu les premiers arbitrages en volume. Les tempêtes et les pluies ont pénalisé les ventes en même temps que les inquiétudes liées notamment à la guerre opposant Israël au Hamas sont montées », constate François Blouin, le président fondateur de Food Service Vision.

Le phénomène n’est pas seulement conjoncturel. Il commence à devenir structurel. « La base de consommateurs se réduit. Une partie de ceux mangeant peu hors domicile ont cessé de le faire. Les consommateurs moyens diminuent leurs sorties. Cela touche particulièrement les étudiants, les retraités et ceux qui habitent hors de l’Ile-de-France », poursuit l’expert.

La restauration rapide en fait les frais. Très dynamique ces dernières années, elle marque particulièrement le pas avec 0 % de croissance en novembre. Plusieurs causes se cumulent. Les étudiants font partie de ses gros acheteurs. Et la base de comparaison de l’an dernier incluait un effet Coupe du monde de football. Pour tous les acteurs, les prix de vente des matières premières se sont stabilisés pour le dernier trimestre pour la première fois depuis trois ans. En revanche, les tensions persistent sur le coût de la main-d’œuvre ou les loyers.

•• La prochaine étape pour la restauration sera d’accélérer sa transformation. « Il faut être capable de communiquer auprès des clients et leur dire que pour son niveau de gamme, l’offre est accessible », relève François Blouin.

Il prévoit pour 2024 une année à nouveau contrastée. Il anticipe deux scenarios. L’un serait porté par les Jeux Olympiques mais aussi l’Euro, très suivi dans les cafés, et une météo favorable. L’autre, plus dur en termes de contexte économique et géopolitique, ne générerait qu’une très faible augmentation du chiffre d’affaires et une légère baisse de la fréquentation. (Voir 10 janvier).