Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
15 Mai 2019 | Institutions
 

La e-santé pourrait-elle être un « plus » pour lutter contre les addictions ?

C’est ce que pensent le professeur Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions (voir Lmdt du 6 janvier) et le docteur Jean-Pierre Thierry, conseiller e-Santé du Fonds, dans un rapport remis ce mardi 14 mai à la Mission interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites addictives (Mildeca).

Il est grand temps, estiment-ils, que les pouvoirs publics investissent un domaine qui a fait ses preuves.

•• Réseaux sociaux, téléconsultations, applis mobiles, objets connectés … Les outils sont nombreux et l’expérience « permet de disposer d’un niveau de preuve suffisant pour justifier leur déploiement », estiment les auteurs. Du repérage au traitement, l’e-addictologie est à même de « révolutionner les prises en charge des conduites addictives ».

« Ce sont des pathologies souvent honteuses que les gens ont du mal à s’avouer dans une société qui a tendance à considérer, en tout cas pour les substances licites, qu’il est normal de consommer, même de surconsommer » détaille Michel Reynaud auprès de l’AFP.

« Et d’un autre côté, on a un dispositif de soins totalement insuffisant au regard des besoins ». La « e-santé » des addictions, estime-t-il, « permet de faciliter le contact avec quelqu’un qui vous aide à y voir clair ».

•• Après avoir dressé un « état de l’art » sur les différents dispositifs existants et les preuves de leur efficacité, les auteurs proposent quatre niveaux de recommandations, pour améliorer l’information et la prévention, le repérage des addictions, la création de réseaux de soins virtuels et leur intégration dans des infrastructures adaptées.

•• Autre axe abordé par les auteurs, la recherche doit se saisir de l’intelligence artificielle et des très nombreuses données générées notamment par les smartphones, qui offrent de formidables opportunités pour faire de l’épidémiologie ou des études cliniques.

Mais la protection des données personnelles doit dans le même temps être garantie : selon une étude parue en avril dans la revue américaine Jama, sur 36 applis pour l’arrêt du tabac et la dépression les plus utilisées, 29 transmettaient des données personnelles à Google et Facebook pour la publicité et le marketing.

Sans en informer, dans environ la moitié des cas, les utilisateurs.