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17 Fév 2018 | Observatoire
 

Moins de consommations à risque et de produits illicites chez les ados … À en croire l’étude d’envergure de l’OFDT/Escapad (voir Lmdt des 6 et 8 février), les adolescents auraient tendance à redevenir « sages ».

Mais sur le terrain, cela n’est pas toujours visible. Ainsi, Var Matin dans son édition du 11 février a fait un focus sur certaines consommations dans un lycée du Var. Extraits.

•• « Écouteurs incrustés dans les oreilles, regard fixé sur l’écran de son smartphone et va-et-vient incessant avec sa cigarette, J., en classe de première, profite de la pause récré pour s’en griller une à l’extérieur de l’enceinte de son lycée. Décontractés et limite hâbleurs, les lycéens ne jouent pas aux angelots. Et immanquablement, l’étude sur les comportements des ados qui tendraient à s’assagir les fait sourire.

Une moue d’ailleurs partagée par le corps enseignant et le proviseur de l’établissement. « En dix ans, nous avons vraiment l’impression que le cannabis s’est banalisé. Et les fumeurs ne cessent d’augmenter », réagissent-ils.

•• Que les ados boivent moins oui, mais ce qui est certain, c’est qu’ils fument plus. Tout confondu. « La chicha, on le fait chez soi. L’herbe et le shit, c’est devenu commun. Ça fait partie de notre quotidien. La cigarette électronique, c’est pour les darons ! Sinon, c’est à la mode de prendre des trucs chelous … », assène Q., en classe de terminale. Une allusion aux produits alternatifs, de toute nature, pas forcément très difficiles à se procurer puisqu’en rayons de … supermarché !

« L’azote, c’est très courant. On achète des petites cartouches, celles qui servent pour les siphons à chantilly, et on respire le gaz. Ça a un effet euphorisant ! À la limite, s’il n’y a pas d’alcool à une soirée, c’est pas grave, mais s’il n’y a ni azote ni poppers, ce sera une mauvaise soirée ! », poursuit Q., entouré de ses amis qui opinent du chef.

•• « On a aucune gêne là-dessus. Le poppers, tout le monde a essayé », confirme L., 16 ans, qui préfère même inhaler ces gaz hilarants que fumer… « Les filles sont plus excessives quand elles fument. Et quand elles prennent des trucs, c’est vraiment pour se mettre une mine », intervient H., 16 ans.

•• Derrière leur attitude désinvolte, ces ados sont, cependant, conscients des dangers de la spirale qui peut les happer… « Ce qui me fait un peu peur c’est qu’un jour le joint et le reste ne suffisent pas. Que l’on essaie autre chose de plus puissant… Des produits de synthèse comme le K2 … Purple Drank, MDMA, c’est pour un cercle très fermé, mais ça commence à arriver. La cocaïne c’est assez rare aussi », commente-t-on dans le groupe.

•• « Nous, en général, on expérimente, mais on ne franchit pas la ligne blanche », rassure Q. qui s’est « arrêté » à la MDMA. « Ouais, on fait gaffe, même avec le cannabis, de ne pas se mettre dans des états qu’on ne souhaiterait pas », renchérissent H. et J …alors que la sonnerie retentit.