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3 Juil 2017 | Profession
 

Officiellement rien n’est arbitré, mais le sujet est suffisamment saillant pour tourner dans toutes les têtes : le paquet à 10 euros (voir Lmdt du 23 juin).

Y sera-t-il fait rapidement mention dans les discours attendus des prochaines heures, devant le Congrès à Versailles cet après-midi, ou demain, à l’Assemblée nationale ?

En tout cas, des constats et des éléments de commentaires viennent à l’esprit dès lors que l’on envisage ce point avec un peu de recul :

•• La grande prudence de Gérald Darmanin, dans ses déclarations sur le sujet (voir Lmdt du 30 juin 2017), laisse penser qu’il n’y aura pas de « tour de passe-passe budgétaire » sur ce point dans les toutes prochaines semaines. De fait, il n’y aura pas de collectif budgétaire à discuter devant le Parlement, ce mois de juillet. Le ministre de l’Action et des Comptes publics, soucieux de gagner toute une crédibilité, ne confond pas détermination à terme et improvisation immédiate.

•• L’idée selon laquelle une hausse de la fiscalité déboucherait automatiquement sur une augmentation de recettes fiscales – dont la Cour des Comptes vient de rappeler l’impérieuse nécessité – fonctionne de moins en moins … concernant le tabac. C’est en le faisant croire que l’on fabrique des « budgets insincères ».

En Belgique, le ministre des Finances se plaint amèrement d’un taux d’accises déjà trop haut (voir Lmdt du 17 juin 2017). Récemment, on s’est trouvé confronté au même problème en Irlande, en Grèce et en Allemagne.

•• On remarquera qu’Emmanuel Macron parle beaucoup d’harmonisation européenne. Dans plusieurs domaines. Avec beaucoup plus de crédibilité que son prédécesseur. Plutôt que de brandir un « nouveau choc des prix sur le tabac », il serait donc plus opportun de travailler sur une harmonisation des prix du tabac, avant toute autre initiative.

Sinon, comment résorber cette incroyable proportion de marché parallèle (soit le tabac ne venant pas du réseau officiel) – pas loin d’un tiers – qui caractérise la France ?

Là aussi, une action publique courageuse consisterait à « faire une pause et à changer de priorité ».

•• D’autant que notre pays fausse déjà toute idée d’harmonisation des politiques européennes anti-tabac, avec son paquet neutre. Une sur-transposition qui va à l’encontre de la démarche de rapprochement voulue par le Président de la République.

•• Quoiqu’il en soit, l’AFTF (Association des Fournisseurs de Tabac à Fumer / voir Lmdt du 23 septembre 2016) a déjà fait savoir à qui de droit, vendredi dernier, « qu’un choc de prix aurait pour seuls effets de réduire massivement les recettes fiscales liées au tabac, tandis que les fumeurs se reporteraient vers le marché parallèle ».