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1 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 14 de notre revue de presse régionale (voir 31, 30, 29 et 28 mars).

•• Au lendemain de l’annonce du confinement, un buraliste de Sorgues (Vaucluse) – entré dans le métier après 30 ans de carrière militaire – imprime gratuitement toutes les attestations de sortie et les devoirs des enfants.

Aujourd’hui, un de ses employés est même dédié à cette mission toute la journée. Il reçoit une centaine de mails par jour et a déjà imprimé 2 250 copies … pour les parents d’écoliers sans imprimante et même pour des étudiants en master. « Dans l’armée, j’en ai vu des situations dramatiques … là nous vivons une situation exceptionnelle. C’est mon devoir de citoyen d’aider » (Le Dauphiné Libéré).

•• « Sur les 83 buralistes du département, seulement 3 ont décidé de fermer leur commerce » annonce Dominique Arnaud (présidente des buralistes des Hautes-Alpes, vice-présidente de la Confédération et buraliste à Veynes).

« Pour l’instant nous sommes livrés normalement mais est-ce qu’à terme ce sera toujours le cas ? Je suis très inquiète pour le réseau des buralistes alpins avec la crainte de perdre des collègues en route – bien qu’aucun buraliste et de membres de leur famille ne soient touchés actuellement par le Covid-19 – mais également à cause de la chute du chiffre d’affaires. L’exemple des buralistes saisonniers le confirme. Ils ont subi les fermetures des stations de ski très tôt et se retrouvent avec leur stock sur les bras et sont en difficulté de trésorerie. »

« Le retour de mes collègues du Nord me confirme que dorénavant les clients qui achetaient depuis des années leurs cigarettes et tabac à l’étranger sont, par la force des choses, contraints de refaire leurs achats en France. Ils sont d’ailleurs plutôt horrifiés du prix du tabac ».

Dans son établissement, elle a « installé un écran protecteur avec les moyens du bord, du film étirable sur deux mats. Il est vrai que nous avons moins de monde en général car les clients se déplacent pour une plus grande quantité de tabac afin de tenir quatre ou cinq jours. Certains mutualisent les déplacements avec les voisins pour la presse » (Le Dauphiné Libéré).

Buraliste Poste Loir-et-Cher•• Buraliste, relais poste et presse, en sus de la carterie et des jeux … une buraliste à Pezou (à une dizaine de kilomètres de Vendôme, Loir-et-Cher) ne chôme pas. « Dans ce contexte tendu, on essaie d’apporter le meilleur service à nos concitoyens et, principalement, aux personnes fragiles et isolées, mais nos possibilités ne sont pas extensibles à l’infini ! ».

Autre nouveau champ d’action : « Avec d’autres collègues, nous allons être amenés à suppléer le bureau de poste moréen avec la prise en charge des colis, des instances et un accroissement de l’affranchissement. Pour certains services comme ceux de retrait et dépôt d’espèces, il nous faudra avoir une organisation précise ». Avec une ouverture 7 jours sur 7 et une forte amplitude horaire, son établissement offre des services indispensables en milieu rural.

Et la clientèle s’est auto-disciplinée : « il n’y a qu’un client à la fois, le suivant attend systématiquement dehors sans avoir besoin de le préciser. J’ai aussi constaté un surcroît de clientèle en résidence secondaire. Mais, habitués ou occasionnels, les clients doivent aussi être tolérants lorsque la diversité coutumière connaît quelques manques car, pour nous aussi, les livraisons peuvent connaître quelques aléas. » (La Nouvelle République).

•• « Tout est décousu » confie une buraliste de Roubaix (Nord). Pendant que son époux fait la « police », foulard sur le nez et gants aux mains, pour le respect des distances.

« Des gens viennent prendre trois cartouches de cigarettes à la fois … » : pas évident pour gérer les stocks. Certains titres partent comme des petits pains : du coup, même si les patrons sont bien « réassortis en matière de presse », ils tombent à cours de certains magazines.

Entre une dame : « vous pourriez me changer la pile ? C’est pour un vieux monsieur à qui je rends service ». » La buraliste gère tout de suite, gel hydro-alcoolique dans ses mains désormais toujours gantées, et commence par désinfecter la montre, la démonte, change la pile. « On est en train de sauver notre entreprise grâce au tabac-presse » souffle le couple (La Voix du Nord).

•• « C’est étrange comme situation » commente le patron d’un bar-tabac à Douarnenez (Finistère). « J’ai dû fermer mon bar du jour au lendemain alors que c’est ma principale source de revenus. Ma femme est désormais au chômage partiel. Je propose encore du café à emporter mais la fréquentation n’est pas du tout la même. Je me retrouve à accueillir une cinquantaine de clients alors qu’en période normale, avec le bar ouvert, on peut dépasser les 200 personnes à la journée. C’est un peu démoralisant comme situation. Mais c’est important de garder ce lien social. »

« On est tous dans le même bateau. On travaille, c’est déjà bien » confie la gérante d’un tabac-presse même si la vente de journaux et de magazines est, elle aussi, en forte baisse (Ouest-France).

•• « Je viens à mon travail avec plaisir. On est également là pour rendre service aux personnes : tout le monde n’a pas internet, les personnes isolées sont encore plus isolées ; alors lorsqu’ils viennent chercher leur journal, cela les réconforte même si les contacts sont éloignés » assure un buraliste à Saint-Pierre-de-Bresse (à 40 kilomètres de Chalon-sur Saône, Saône-et-Loire).

Ouvert tous les jours, avec les mêmes horaires, il voit « toujours du monde, surtout le matin, des gens qui viennent acheter leur journal comme d’habitude et je constate une augmentation au niveau des magazines et livres de jeux (mots croisés, sudoku etc.) ».

Le buraliste bressan a également aménagé son tabac-presse avec un sens de circulation « qui est bien respecté, comme les marques au sol pour les distances de sécurité que les gens respectent bien ». Il envisage de poser un écran en plexiglas au niveau de son comptoir pour renforcer encore plus la sécurité sanitaire et il y a toujours des lingettes et un gel hydroalcoolique à disposition (Le Journal de Saône-et-Loire).

•• « Les gens ont changé leurs habitudes. Quand ils viennent, ils prennent plus de produits pour ne pas revenir de suite. En revanche, je vois plus de monde que d’habitude, car mes collègues aux alentours sont fermés les après-midis » constate un buraliste de Seiches-sur-le-Loir (à 20 kilomètres d’Angers, Maine-et-Loire).

« Nous avons mis en place un système de traçage pour indiquer aux clients comment circuler dans le magasin. Nous portons des gants et un masque pour servir les clients. Nous les invitons à garder les distances préconisées. J’ai également mis en place une plaque de plexi à la caisse pour créer une « barrière » de protection. On s’organise au mieux. Concernant les moyens de paiement, cela reste inchangé, j’ai ajouté de la cellophane sur le clavier de carte bancaire pour le protéger » (Ouest-France).

•• Le patron d’un tabac-presse-librairie à Saint-Pierre-d’Aurillac (à 6 kilomètres de Langon, Gironde) a dû se débrouiller avec les moyens du bord … en fabriquant une « vitre » de protection du comptoir avec de la cellophane tendue sur un portant à vêtements.

Avec le confinement, « les gens ne vont plus acheter de tabac en Espagne. Ils reviennent acheter près de chez eux. Les clients optent davantage pour les cartouches pour espacer les achats dans le temps. Je n’ai pas constaté une grosse évolution de mon chiffre d’affaires mais certains collègues me disent qu’ils ont fait, en un mois, le chiffre de l’année. C’est la preuve que les Français ne fument pas moins. Ils vont simplement se fournir ailleurs ».