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4 Sep 2017 | Pression normative
 

Révélatrice cette réponse de Philippe Tournier – secrétaire général du syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN) – à une question de Bernard Poirette, sur RTL ce dimanche 3 septembre, concernant le rebond en cette rentrée de la polémique sur la nécessité de zones fumeurs provisoires dans les lycées (voir Lmdt du 3 septembre).

• Bernard Poirette : « Il n’a pas été infirmé, au ministère de l’Éducation nationale, qu’on laisse aux chefs d’établissement, comme vous, la possibilité d’autoriser la cigarette. Comment vous percevez vous cela ? »

• Philippe Tournier : « Depuis 2006, c’est interdit de fumer dans l’enceinte des établissements. En fait, cela n’a pas diminué du tout le nombre de fumeurs. Les élèves sont sortis fumer devant les lycées. Je rappelle qu’un certain nombre d’entre eux sont majeurs, donc on ne peut pas les empêcher de circuler et de fumer.

Et la situation est aggravée par le fait que les non-fumeurs qui autrefois étaient un peu séparés des fumeurs parce qu’ils n’allaient pas dans leurs zones … maintenant, ils sortent aussi avec les fumeurs. Il y aurait de quoi réfléchir sur l’efficacité de la mesure (l’interdiction de fumer dans les établissements / ndlr), mais ce n’est pas le propos.

« Le propos, il est très conjoncturel, il est lié aujourd’hui au risque terroriste alors que les jeunes sont agglutinés devant les lycées. Avec le principal syndicat des commissaires de police, nous avions fait une demande conjointe, à l’époque de Manuel Valls, pour donner, durant l’état d’urgence, la possibilité aux conseils d’administration de créer une zone à l’intérieur de leurs établissements de sorte à protéger les fumeurs (voir Lmdt du 16 septembre).

« Nous nous sommes heurtés à une polémique qui nous semble un peu décalée de la part d’associations que l’on aurait plutôt voulu voir dans les lycées … On ne les voit jamais.

« Or, à peu près la moitié la moitié des lycées avaient recréé une zone fumeurs intérieure. Tous l’ont supprimée car il y a eu une décision de la justice administrative qui a eu pour effet d’annuler ces décisions (voir Lmdt du 21 avril 2016).

« Ce que l’on dit, c’est qu’il y a un risque évident, patent, qui est aujourd’hui le principal risque dans les établissements scolaires (le terrorisme / ndlr). Il faut que les autorités publiques prennent une décision applicable. »