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6 Avr 2020 | Trafic
 

Prévu au tribunal correctionnel de Versailles, le procès des auteurs présumés d’un véritable guet-apens – mené l’an dernier à Mantes-la-Jolie (Yvelines) – sur fond de trafic de tabac à chicha, a été renvoyé au 19 mai prochain.

Retour sur cette sombre histoire qui confirme autant l’obstination policière que l’ambiance parmi les voyous de la contrebande du tabac.

•• Dans la soirée du 20 février 2019, deux jeunes de 20 et 25 ans se sont présentés au commissariat de Mantes-la-Jolie. Ils ont racontés qu’ils étaient venus du Loiret pour acheter une Clio III à deux interlocuteurs, connus via Snapchat.

Ils avaient accepté un rendez-vous sur un parking du Val-Fouré à Mantes … sauf que leur voiture a été bloquée par deux autres véhicules. Deux hommes en sont sortis : l’un d’eux a braqué un pistolet sur le chauffeur lui mettant le canon dans la bouche et sur la nuque, pendant que son passager était frappé au visage par un autre malfaiteur.

Les agresseurs les ont contraints à leur remettre les 5 000 euros destinés à la transaction, qui étaient dissimulés dans la boîte à gants.

•• Les policiers ont vite compris que cette histoire d’achat de voiture était un mensonge. En fait, les différents protagonistes de cette affaire échangeaient sur Snapchat pour négocier l’achat de tabac à chicha. Les deux jeunes du Loiret en voulaient 100 kilos, négociés à 58 euros le kilo.

•• Les enquêteurs de la Sûreté départementale (SD) ont alors réalisé un important travail sur la téléphonie des victimes. Trois suspects ont resurgi, tous déjà connus de leurs archives, notamment pour des escroqueries et du trafic de stupéfiants.

Deux sont arrêtés en juin, le troisième, déjà détenu au centre pénitentiaire de Bois-d’Arcy, est sorti de sa cellule. Un quatrième suspect s’est constitué prisonnier. Ils ont tous été identifiés par les deux victimes.

•• Aucun ne conteste sa présence sur les lieux, ni son implication dans cette affaire, mais les déclarations des uns et des autres vont évoluer pendant cette année d’instruction judiciaire.

Âgé de 25 ans, l’homme au pistolet, le seul au casier judiciaire encore vierge, a reconnu avoir braqué un des garçons, mais il s’agirait d’un pistolet airsoft, dont il s’est depuis débarrassé. L’autre, 28 ans, dit avoir juste négocié; tandis qu’un dernier complice de 23 ans, soutient qu’il n’a pas touché les victimes. Enfin, celui désigné comme le commanditaire de l’opération(31 ans), se présente comme un simple intermédiaire.

À suivre … (voir aussi 25 mars et 29 février).