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16 Jan 2019 | Profession
 

Il ne reste que les médias, à l’industrie du tabac, pour faire valoir son point de vue. 

C’est ce que rappelle Stratégies – hebdomadaire destiné aux professionnels de la communication – qui a rencontré en exclusivité, Richard Bakker, directeur pour l’Europe de l’Ouest de British American Tobacco. Ses principales déclarations à retenir.

•• « Contrairement à notre principal concurrent, Philip Morris, nous ne pensons pas que le marché de la cigarette classique disparaîtra complètement. Mais oui, les ventes vont fortement décliner en Europe. À terme, nous pensons que les deux marchés cohabiteront (ndlr :  tabac traditionnel et vapotage). C’est une vision moins « sexy » pour les médias, sans doute, mais qui nous semble plus réaliste.

•• « Le marché du vapotage est très prometteur : il représente dans le monde 14 milliards de dollars aujourd’hui. Et d’ici 2020, ce sera 30 milliards. Notre enjeu, c’est d’accompagner la transition. Car la plupart des nouveaux entrants sont des anciens de la cigarette classique. C’est un moment historique pour le secteur, les consommateurs ont le choix d’avoir une expérience similaire tout en diminuant les risques (…)

•• « C’est pour cela que nous voulons dialoguer avec l’État. Pour que des études publiques indépendantes soient réalisées et que les nôtres ne soient pas les seules.

« Au Royaume-Uni, une grande étude publique, compilant un total de 255 études scientifiques -qu’elles proviennent de chez nous ou d’ailleurs – a été réalisée par le ministère de la Santé (voir Lmdt du 7 février 2018).  Ils en ont conclu que d’une part, le vapotage n’incitait pas à fumer la cigarette classique, mais qu’au contraire, le vapotage aidait à quitter la cigarette classique.

« Un plan a été mis en place par le ministère de la Santé sur ce sujet, pour favoriser l’e-cigarette comme produit qui aide à arrêter, et pousser la recherche sur l’impact du vapotage. Mais en France, c’est impossible (…)

« Nous voulons le même niveau de dialogue qu’au Royaume-Uni. Nous voulons que des recherches soient faites pour que le consommateur soit proprement informé et que des règles soient mise en place.

•• « Aujourd’hui, le cadre légal n’est pas adapté. Par exemple, les produits de vapotage « sans nicotine », sont soumis à une réglementation plus souple, avec peu de contrôle et de traçabilité, comparé aux liquides nicotinés. En outre, la communication des produits du vapotage est limitée en magasin, comme pour les produits de tabac classique. Tout ça pose un problème !

« Le consommateur n’est pas proprement informé, et nous trouvons cela dommage. Nous savons que la cigarette classique est un produit dangereux. Il existe aujourd’hui un moyen d’accompagner le consommateur vers un produit potentiellement moins nocif. Ce qui sera meilleur pour la société. Mais pour le faire convenablement, nous avons besoin de dialoguer avec l’État, pour ne pas tout traiter sur le même plan.

« Or aujourd’hui, en France, c’est impossible. Le pays met en application le principe de précaution, mais résultat : on ne prend aucune décision. Le Royaume-Uni a été plus pragmatique et avance pour mieux discerner les risques et les avantages. »