Le marché de la cigarette électronique devrait atteindre un milliard d’euros d’ici 2024 en France, mais il pourrait bien pâtir d’une hausse des prix, d’un renforcement de la réglementation ou encore d’une taxe sur ses produits comme celle adoptée en Allemagne (voir 8 janvier 2022) selon une étude publiée jeudi annonce l’AFP dans un communiqué que nous reprenons.
« Sur la base d’un statu quo réglementaire mais aussi de la position des autorités de santé, le marché de la vape, qui représentait 910 millions d’euros en 2021 », pourrait « franchir la barre symbolique du milliard d’euros d’ici 2024 », estime le cabinet Xerfi Precepta dans cette étude (voir 5 novembre 2020 et 23 novembre 2018).
Intitulée « Les dynamiques concurrentielles sur le marché de la cigarette électronique », celle-ci recense « deux millions de vapoteurs et près de 15 millions de fumeurs » en France, soit « respectivement 5,4 % et 32 % de la population » âgée de 18 à 75 ans, et juge le potentiel du marché de la cigarette électronique « considérable ».
•• Mais plusieurs « menaces » pèsent sur ce marché, dont « à court terme », les « revalorisations tarifaires des fabricants de e-liquides, confrontés à l’envolée de leurs coût d’approvisionnement en propylène glycol et glycérine végétale, mais aussi aux prix plus élevés des arômes, de l’énergie, des flacons ».
Après avoir « rogné sur leurs marges pour absorber ces surcoûts », ils pourraient relever leurs prix, ce qui ralentirait la croissance du marché.
•• Autre frein : le « risque réglementaire », avec « la possible mise en œuvre d’une taxe sur les produits de vapotage » comme en Allemagne, « l’interdiction des arômes autres que le tabac pour éviter de séduire les non-fumeurs, à l’instar des Pays-Bas, et l’obligation de vendre les e-liquides sous forme de cartouches pré-remplies et scellées ».
De telles mesures « pourraient même entraîner une chute d’environ 50 % des ventes », affirme Xerfi.
Aussi, « la bataille ne fait que commencer entre des acteurs en quête de légitimité auprès des autorités de santé pour faire reconnaître la e-cigarette comme un produit de sevrage tabagique, au même titre que les patchs et autres gommes à mâcher, et ceux qui veulent capitaliser sur la nouvelle mode des puffs, ces mini-cigarettes électroniques jetables prêtes à l’emploi plébiscitées par les jeunes », résume-t-il.
•• De leur côté les cigarettiers « cherchent à imposer » leurs e-cigarettes à système fermé comme Vuse – la marque de British American Tobacco, qui revendique à elle seule 47,5 % des parts de marché en 2021 -, Myblu, Logic et bientôt IQQS Veev, « pour compenser le repli des ventes de tabac, de -25 % en volume depuis 2018 ».
Ces e-cigarettes « génèrent des revenus récurrents » et « dégagent des marges confortables : dans ces conditions, les big tobacco n’ont aucun intérêt à promouvoir un marché ouvert de la vape », conclut Xerfi.