Depuis quelques semaines, les « smart vapes », ces vapoteuses aux faux airs de téléphone, inquiètent les associations de lutte contre le tabac (mais aussi les professionnels de la vape / ndlr) . Un gadget souvent jetable, encore peu répandu sur le marché français, mais vendu en masse par des grossistes en ligne (voir 28 novembre).
« On connaît l’industrie de la nicotine et du tabac, il y en a qui n’hésiteront pas à mettre ce produit en vente s’il y a une offre pour en acheter », analyse, pour Le Parisien, Martin Drago, chargé de plaidoyer à l’Alliance contre le Tabac, qui tient néanmoins à nuancer le phénomène : « Ça n’a pas l’air facile de s’en procurer donc on peut être plutôt content à ce niveau-là ».
Ces vapoteuses épaisses, souvent rectangulaires et dotées d’un écran tactile, ressemblent à s’y méprendre à un vieux téléphone, dont l’embout pour vaper pourrait ressembler à une antenne de la préhistoire de la téléphonie mobile.
Équipées du Bluetooth, elles permettent en effet d’allier de longues bouffées de nicotine à des appels, des jeux ludiques, la consultation de son agenda, l’utilisation d’une calculatrice ou l’écoute de musique, rappelle Le Parisien.
Martin Drago presse les pouvoirs publics à agir vite : « Il faut interdire au plus vite ce truc », qu’il qualifie de « produit incompréhensible », sinon pour conquérir les adolescents, sensibles à l’aspect ludique de l’objet.
Vendu en masse par des grossistes chinois, ce gadget s’avère d’autant plus douteux qu’il est souvent jetable après quelques jours. Même s’il possède un port de recharge USB, il ne dispose bien souvent d’aucun réservoir rechargeable pour son e-liquide, juste d’un coton imbibé qui s’assèche vite, comme les puffs. Une fois toutes les bouffées épuisées, « la vape intelligente « se transforme ainsi rapidement en boîtier infumable, sorte d’iPod touch de mauvaise facture et déchet technologique bien encombrant, conclut Le Parisien.