Trois membres d’une même famille, suspectés d’avoir géré une manufacture clandestine de tabac dans la métropole lilloise, ont été mis en examen pour « fabrication, détention, transport frauduleux de tabac en bande organisée », a indiqué, ce 28 mai, la procureure de Lille.
C’est ainsi que débute une dépêche AFP que nous reprenons.
Cette fabrique de tabac à rouler a été mise au jour à la suite du contrôle d’un véhicule, l’été dernier, par les Douanes, sur l’A1 au péage de Fresnes-lès-Montauban (Pas-de-Calais).
Le 2 août 2024, les Douanes ont contrôlé un véhicule et ses deux passagers, de nationalités espagnole et colombienne, qui ont été trouvés en possession de 100 000 euros en espèces et d’un bon de livraison pour 6,4 tonnes de tabac brut, indique la procureure de la République, Carole Étienne, dans un communiqué. Ils ont été mis en examen.
Des investigations menées par l’ONAF (Office national anti-fraude) ont permis d’établir que la marchandise avait été livrée dans un entrepôt à Roubaix.
Les enquêteurs découvrent alors « une manufacture illégale de tabac à rouler, dirigée par plusieurs co-auteurs appartenant à la même famille ».
« Le tabac était ainsi revendu dans la région, notamment via les réseaux sociaux, à un prix d’environ 85 euros le kilo », précise la procureure dans son communiqué.
Le 21 mai, des perquisitions dans cet entrepôt de Roubaix et au sein de plusieurs domiciles sur la métropole lilloise et dans le département ont abouti à la saisie de plusieurs machines-outils, 3,7 tonnes de tabac brut, près de 800 kg de tabac coupé, plus de 70 cartouches de cigarettes, et plusieurs milliers d’euros en espèces.
Plusieurs véhicules, deux armes à feu et deux comptes bancaires avec 58 400 euros ont aussi été saisis.
Le 22 mai, un homme âgé de 30 ans, ainsi que deux femmes de 50 et 29 ans, ont été mis en examen, notamment des chefs de « fabrication, détention, transport frauduleux de tabac en bande organisée, de détention en vue de la vente de tabac en bande organisée, ainsi que de blanchiment ».
L’homme a été placé en détention provisoire, les deux femmes sous contrôle judiciaire.
Le parquet de Lille évalue le chiffre d’affaires de cet atelier clandestin « à environ 350 000 euros depuis août 2024 », avec un manque à gagner pour l’État « susceptible d’approcher les 4 millions d’euros, taxes comprises ».