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24 Nov 2022 | Institutions
 

Dans Le Canard Enchaîné du 23 novembre, on apprend qu’un haut-fonctionnaire travaillant à la Commission européenne a quitté ses fonctions pour rejoindre un grand groupe spécialisé dans la traçabilité des paquets de cigarettes. Ce haut-fonctionnaire était justement chargé à la Commission de la question de la traçabilité. De quoi brandir le « conflits d’intérêts » pour l’hebdomadaire satirique. Extraits. 

Retour en arrière. En décembre 2018, ce haut-fonctionnaire aurait contribué à faire du groupe anglo-nippon Dentsu (voir 11 août 2022 et 20 mai 2019) l’un des prestataires de l’Union européenne pour gérer cette traçabilité. Dentsu a, en effet, été retenu pour faire partie des huit entreprises auxquelles les fabricants de cigarettes doivent remettre toutes les données nécessaires au suivi des marchandises. Ce même groupe centralisera par ailleurs les données des sept autres entreprises choisies par la Commission.

•• Et c’est justement dans cette entreprise, Dentsu, que Jan Hoffman a été recruté au poste de directeur des affaires réglementaires en janvier 2021. Le Canard précise par ailleurs que ce fonctionnaire se trouvait, avant sa démission, au « cœur du réacteur » puisqu’il a participé, de juin 2016 à janvier 2020, à tous les sous-groupes constitués autour de cette question de la traçabilité, soit une vingtaine de réunions au total.

Selon les informations du Palmipède, confirmées à Marianne par l’institution transnationale, « la Commission européenne a autorisé le transfert [de Jan Hoffman] en décembre 2020 ».

•• Le départ de Jan Hoffman se serait donc fait dans les règles, assure l’institution, qui rappelle que « même après avoir quitté leurs fonctions, les fonctionnaires européens demeurent liés par des obligations limitées dans le temps ». Parmi celles-ci : l’interdiction de divulguer des informations reçues pendant l’exercice de ses fonctions et l’obligation de continuer à se conduire avec intégrité et discrétion (…)

« L’industrie du tabac n’a aucun intérêt à mettre en place un système qui suive ses paquets à la trace », explique l’hebdomadaire satirique. Et de citer un expert antitabac : « Un exemple : la consommation du Luxembourg est de 600 millions de clopes par an, mais l’industrie en livre 3,1 milliard d’unités, dont 1 milliard revient en France. ».