Sous un titre qui fera sourire (« le lobby du tabac à la manœuvre ») – comme si le « lobby » en question était le seul à agir – Le Parisien/Aujourd’hui en France de ce samedi 19 juillet revient sur ce sujet de la traçabilité du tabac qui agite beaucoup le Parlement, en ce moment, en liaison d’ailleurs avec les préoccupations croissantes que pose, enfin, aux politiques, le marché parallèle.
« C’est une nouvelle empoignade qui va se jouer lundi au Sénat ( …) , la énième étape d’un feuilleton à rebondissement qui se joue dans le cadre du projet de Budget rectificatif 2014 entre le Gouvernement et des parlementaires anti-tabac venant de tous les horizons politiques » (voir Lemondedutabac du 16 juillet).
« Le marché de la traçabilité du tabac est estimé à 80 millions d’euros et le lauréat s’engagerait à créer 150 et 200 emplois. Plusieurs entreprises, parmi lesquelles La Poste, Atos, Codentify qui regroupe les cigarettiers (voir Lemondedutabac du 2 avril), et la société suisse Sicpa (voir Lemondedutabac des 3 juillet 2014 et 29 juillet 2013) sont sur les rangs » (…)
« Mais cette filière sera-t-elle, oui ou non, confiée à l’industriel lui-même qui imprimera le code sur la chaîne de fabrication ? » (…) « c’est ce que souhaite le club des industriels du tabac ainsi que le Gouvernement, auteur d’un nouveau texte adopté à l’ Assemblée nationale mardi » (voir Lemondedutabac des 15 et 16 juillet). « Un revirement inattendu et un échec pour les députés anti-tabac ».
Après ce rappel – un peu trop succinct pour être précis sur ce sujet compliqué – les prises de position se partagent :
. « Le Gouvernement n’est pas guidé par l’intérêt général sur cet enjeu majeur de santé publique » (Jean-Louis Roumégas, député écologiste) ;
. « Les industriels ont tout à gagner à la contrebande » (Emmanuelle Béguinot, directrice du Comité national contre le Tabagisme) ;
. « Fantasme ! » rétorque Éric Sensi (Directeur des affaires corporate de Seita) avant de s’étonner que « l’industrie du tabac n’ait pas le choix de son prestataire comme n’ importe quelle autre entreprise. Des garde-fous vont être mis en place. Un organisme indépendant, habilité par la Commission européenne, stockera les données ».
A suivre.