Un pincement au cœur. Une bouffée de tristesse. L’annonce de la mort de Julien Lauprêtre, hier après-midi, a touché un certain nombre de buralistes et d’élus syndicaux qui ont eu la chance de croiser son regard clair et profond, souligné d’un sourire malicieux.
•• Le Président du Secours populaire français était toujours en responsabilité quant son décès est survenu à 93 ans, dans un hôpital parisien, des suites d’une chute pour laquelle il avait été hospitalisé.
Il aura consacré sa vie au Secours populaire où il était arrivé en 1954 pour patiemment le « recentrer » (par rapport à ses origines politiques) et en faire l’une des plus importantes associations de solidarité du pays. Pas moins de 80 000 bénévoles. Une notoriété universelle. Une réactivité de tous les instants. Julien Lauprêtre écoutait beaucoup et parlait clair : « je sais, la solidarité ne règle pas tout … mais pour celles et ceux qui la reçoivent, elle est irremplaçable. »
•• La Confédération des buralistes s’est particulièrement associée au Secours populaire pour deux campagnes nationales « Don’actions ». Celles de 2014 et de 2015. Avec une implication dans les points de vente (voir Lmdt des 28 mars 2014 et 28 mars 2015). Et ensuite, des opérations locales se sont perpétuées dans plusieurs chambres syndicales.
Julien Lauprêtre jubilait de retrouver l’ambiance des congrès de buralistes. Une forte amitié personnelle s’est nouée alors avec le président Pascal Montredon : une question de natures et d’histoires personnelles qui se croisaient.
•• Lors d’une réception, au siège parisien du Secours populaire en décembre 2013, Julien Lauprêtre s’était adressé à un parterre de personnalités politiques et médiatiques pour leur annoncer qu’il venait de recevoir « ce renfort de première classe que constitue le réseau des buralistes.
« Alors, nous avons tenu à consulter des avocats pour nous assurer que nous ne commettions pas une infraction à la Loi Évin en nous installant dans les bureaux de tabac. Il ne manquerait plus que je sois mis en prison … moi qui me suis retrouvé incarcéré, pendant la Résistance, aux côtés de Manouchian ! (ce responsable de la résistance parisienne, fusillé en 1944 / « L’Affiche rouge »).
« Mais je vous rassure, tout va bien se passer avec nos amis buralistes ! »