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2 Août 2022 | Profession
 

L’annonce de la suppression du timbre rouge par la Poste (pour le 1er janvier 2023) ne manque pas de susciter des réactions.

Comme celle de Geoffroy Carvalhinho (conseiller régional LR d’Ile-de-France) qui s’est lancé dans un vigoureux plaidoyer publié par Le Journal du Dimanche de ce 31 juillet.

« Le groupe La Poste vient d’annoncer la suppression du timbre rouge dès janvier 2023. Sous couvert de modernité et d’amélioration de l’empreinte carbone se cache en réalité une régression pour notre pays et une rupture d’égalité. 

•• Ce timbre est apparu pour la première fois en 1849 et sous sa forme rouge actuelle le 13 janvier 1969, ce qui en fait l’un des derniers héritages gaulliens. Alors que les Français demandent des services publics efficaces et le respect de symboles forts, comment pouvons-nous tolérer cette disparition qui aura des conséquences sur notre vie quotidienne ?

Ce timbre-poste iconique, qui permet d’envoyer un courrier très rapidement (J + 1), sera remplacé par un envoi hybride plus long (J + 2) sur Internet ou à partir d’une borne en bureau de poste. Cette solution numérique est inadaptée car bien souvent, dans les bureaux de poste, les files d’attente sont interminables et l’on manque de personnel pour renseigner les usagers. Et comment faire pour les personnes qui n’ont pas d’ordinateur, de connexion Internet ou de scanner à domicile ?

Au-delà de la confidentialité qui ne sera pas forcément garantie ou de papiers originaux (chèques, documents administratifs…) qui ne pourront plus être envoyés rapidement, le prix de cette expédition virtuelle sera de 1,49 euro alors que le coût unitaire d’un envoi est actuellement de 1,43 euro.

•• La modernité ne doit jamais aller au détriment des usagers. Alors comment faire pour les 13 millions de Français qui subissent la fracture numérique ou qui se situent dans des zones blanches ? Quelles solutions pour les personnes âgées qui ont leurs habitudes, ou les personnes en situation de handicap ? Comment ferons-nous pour envoyer des documents administratifs dans les délais ? 

Aucune solution n’a été pensée correctement, la préservation de ce patrimoine collectif a été négligée et il n’y a pas eu d’étude d’impact concernant l’emploi des personnes mobilisées sur l’ensemble de la chaîne logistique d’un envoi postal.

De plus, l’argument écologique avancé ne tient pas, selon plusieurs organisations syndicales qui rappellent la fermeture de liaisons ferroviaires et de centres de tri près des gares il y a quelques années au profit de transports routiers.

•• Cette suppression injuste se déroule dans une totale indifférence et sans aucune réaction de la grande majorité des parlementaires, y compris ceux des zones rurales ou des quartiers populaires.

Alors que le président de la République avait promis de renforcer les services publics, la Première ministre et les membres du gouvernement concernés doivent réagir sans délai. L’État est actionnaire à hauteur de 34 % du groupe La Poste et, à ce titre, il a le devoir d’imposer la préservation et la prospérité du timbre rouge, qui est une fierté nationale. »