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12 Sep 2022 | Profession
 

« C’est une année historique pour Pernod Ricard » se réjouit, dans Le Figaro, Alexandre Ricard, petit-fils de l’inventeur du « véritable pastis de Marseille » et PDG du numéro 2 mondial des spiritueux, « nous avons enregistré des taux de croissance records et dépassé des barres symboliques. » Le chiffre d’affaires du groupe a en effet atteint 10,7 milliards d’euros sur l’exercice clos fin juin (+17 % sur un an).

Le groupe a ainsi effacé les stigmates de la pandémie de Covid-19, qui avait fait chuter de 10 % son chiffre d’affaires en 2020.

•• L’an passé, le chiffre d’affaires est revenu sur les rails tracés par la direction du groupe en 2018, lorsqu’elle s’était fixé un objectif de croissance annuelle de 4 % à 7 %. Un formidable rattrapage permis dans un contexte économique et géopolitique de plus en plus complexe, qui fait craindre à certains un ralentissement de la croissance mondiale, voire une récession dans certaines régions.

« À en croire les chaînes d’information en continu, on a l’impression que c’est la fin du monde » relève Alexandre Ricard. « Dans la vraie vie, c’est complètement différent, même si tout n’est pas rose, à cause de l’inflation et des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement. »

•• D’une part, la flambée des coûts, en partie répercutée dans les prix, n’a pas pénalisé les volumes ; d’autre part, le « créateur de convivialité » ne semble pas s’inquiéter outre mesure des conséquences de la guerre et des tensions géopolitiques sur son modèle économique, d’autant que les performances de cet été sont en ligne avec celle de l’an passé, toujours selon Le Figaro.

L’inflation est loin d’avoir été le seul moteur de la croissance du chiffre d’affaires.

« Nous avons profité du retour de la convivialité dans les bars, de la résilience de la consommation à domicile et du rebond du travel retail, qui a retrouvé son niveau d’avant-crise hors d’Asie » souligne le PDG de Pernod Ricard. « La croissance a été équilibrée quels que soient les zones géographiques, les canaux de distribution, les catégories de produits et les niveaux de prix. Cela prouve la force de notre modèle, fondé sur des sources de croissance diversifiées. »

•• Le groupe, qui a augmenté ses prix en moyenne de 4 % à 6 % l’an passé, va continuer à répercuter une partie de ses hausses de coûts. « À ce stade, on ne voit pas d’arbitrage négatif des consommateurs en défaveur de nos produits », assure Alexandre Ricard.

Preuve de son optimisme, le groupe vise désormais le haut de la fourchette (+ 4 % à +7 %) de croissance annuelle de ses ventes. « Le monde va continuer à être volatil dans les années à venir » prévoit son PDG. « Si l’on arrive à être très agiles au quotidien pour aller chercher la croissance où elle se trouve, nous réussirons. »

Sa priorité ? La gestion dynamique de l’inflation et des ressources. Il s’agit de s’adapter à permanence pour trouver sur chaque marché la meilleure façon de répercuter la hausse des coûts et de choisir les pays, références et réseaux de distribution où il est judicieux d’investir. Photo : Challenges