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29 Juin 2017 | Profession
 

Au cœur du projet de Scop, déposé par les salariés de l’usine Seita à Riom (voir Lmdt des 13, 9 et 1er juin), la revue Auvergne Agricole a passé au peigne fin la proposition d’une … cigarette auvergnate. 

•• Présentée comme 100% régionale, la cigarette aurait la caractéristique de « contenir plus de tabac que d’additifs ». « Une cigarette sera toujours nocive mais on peut en diminuer la toxicité et surtout établir une meilleure traçabilité. Aujourd’hui, on sait très peu de choses sur les tabacs utilisés par les grands groupes (pesticides, métaux lourds). Si notre projet voit le jour, les tabacs de nos produits seront français et régionaux » explique, sans nuances, Stéphane Allègre, secrétaire général CGT Seita et du comité d’entreprise de Riom.

•• Cette idée les salariés ne l’ont pas eu seuls : « Ils ont proposé spontanément de rassembler l’ensemble des acteurs de la filière pour parler de son avenir. Il était inconcevable de ne pas répondre positivement à cette démarche. On est à 200% avec eux » affirme Jean-Louis Duron, président du Syndicat des producteurs de tabac du Puy-de-Dôme.

Ce dernier assure que le tabac cultivé dans la grande région Auvergne-Rhône-Alpes suffirait à la fabrication d’une cigarette régionale : « Le Burley et le Virginie sont les deux variétés présentes en Auvergne avec une dominante pour la première. Pour répondre aux besoins de la fabrication d’une cigarette régionale, il nous suffirait de réorienter notre production, trouver quelques producteurs supplémentaires et surtout nous rapprocher des tabaculteurs de l’Isère qui cultivent essentiellement du Virginie ».

•• Côté fabrication, Stéphane Allègre assure que l’usine de Riom est équipée de plusieurs machines dont certaines sont uniques en France : « Nous sommes les seuls à pouvoir faire du tabac tubé ».

•• Reste que le tonnage, le mélange et plusieurs étapes de la fabrication restent à définir. Et que le projet ne peut voir le jour que si Impérial Tabacco accepte de sous-traiter une partie de sa production à la Scop. Ce qui n’est pas dans ses objectifs d’après Stéphane Allègre. « La sous-traitance nous permettrait de poursuivre notre activité et surtout de renflouer les caisses de la Scop pour rendre notre outil autonome. Sans cela nous ne pourrons conserver qu’une trentaine d’emplois ».

Et une fois la Scop lancée, les salariés ne s’arrêteraient pas à la cigarette régionale. Conscients de la baisse de consommation de tabac à fumer, ils s’orienteraient vers d’autres débouchés que l’on ne connaît pas encore …