Mathieu Hanotin, le nouveau maire socialiste de Saint-Denis, vient de prendre un arrêté interdisant l’utilisation du narguilé dans les places et espaces verts de la commune, ainsi que sur deux artères importantes.
L’interdiction concerne aussi l’enceinte et les abords de tous les bâtiments publics (crèches, écoles collèges, lycées, médiathèques …)
•• Une décision sans précédent en Seine-Saint-Denis. Objectif : « empêcher les nuisances sonores liées aux attroupements de personnes fumant la chicha jusque tard dans la nuit », résume Mathieu Hanotin, contacté par Le Parisien.
L’entourage de l’édile précise qu’il s’agit « évidemment d’une consommation sauvage de la chicha, qui ne concerne donc pas les bars dûment autorisés ».
L’arrêté pris par la nouvelle municipalité rappelle aussi que, conformément à la loi, la chicha reste interdite dans l’enceinte des bâtiments publics. Pour motiver son arrêté, la ville explique s’être appuyée sur de nombreuses plaintes d’habitants victimes de nuisances liées au narguilé.
•• « Au motif de fumer la chicha un peu n’importe où, certains s’arrogent le droit de privatiser l’espace public jusqu’à pas d’heure. L’ancienne majorité avait capitulé sur ce point … Pas nous : on est dans une logique de reconquête de l’espace public », détaille le maire, qui a déjà, depuis son élection, aussi pris des arrêtés obligeant certains commerces à fermer leurs portes à 23 heures, pour éviter des attroupements.
•• À la clé pour ceux qui enfreignent cet arrêté : une amende de 38 euros. Pour le faire respecter, et plus globalement, « améliorer la sûreté publique », la ville « va renforcer ses effectifs de policiers municipaux », indique l’édile.
Ce type d’arrêté est, a priori, une première en Seine-Saint-Denis. Pas dans le sud de la France : le maire LR de Cavaillon (Vaucluse) vient de prendre une mesure similaire, tandis qu’en 2016, plusieurs villes des Alpes-Maritimes, comme Cannes, avaient fait la même chose. Idem à Béziers en 2018 (voir 20 juin 2018 et 22 octobre 2019).