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20 Déc 2021 | Profession
 

Nous allons avoir une pensée, avec la nouvelle année approchant à grands pas, au vingtième anniversaire de l’arrivée de l’euro dans la vie quotidienne des Français et de nos voisins européens (voir 19 décembre).

Or il se trouve que les buralistes se sont particulièrement impliqués et ont été mis à l’honneur à l’époque.

En effet, il y a 20 ans, le réseau des buralistes faisait partie de ces lieux de référence diffusant des sachets de « premiers euros » pour permettre à nos concitoyens de se familiariser avec le maniement de la nouvelle monnaie. Soit des petits sachets plastiques de 40 pièces vendus 100 francs le sachet: pour l’équivalent de 15,25 euros (avec 5 exemplaires des 8 pièces de la monnaie euro : 1 cent, 2 cents, 5 cents, 10 cents, 20 cents, 50 cents, 1 euro et 2 euros).

•• À partir du 14 décembre 2001, au matin, les Français se sont donc rués chez leurs buralistes (15 000 buralistes étaient volontaires) pour acheter, voir et compter ces premiers euros utilisables à partir du 1er janvier suivant. Sachant que l’on pouvait trouver aussi ces premiers euros dans les banques, les Trésoreries publiques et la Poste.

Au total, 53 millions de sachets à écouler dans toute la France. Mais ce sont, de loin, les buralistes qui se sont avérés les plus performants.

Le contingent de sachets qui leur était réservé (6 millions) a été écoulé en quelques heures (pour les points de vente les plus fréquentés) ou en 2 à 3 jours (partout ailleurs). Pourtant, consigne avait été donnée aux buralistes de ne pas vendre plus de 3 sachets par client.

Une performance hautement saluée par la presse. La conférence avec les médias qui s’est tenue, le vendredi 14 décembre, dans le bar-tabac de Gérard Bohélay (président de la fédération de Paris des débitants), ayant donné lieu à des « directs » avec les principales télévisions françaises, plusieurs stations européennes et deux chaînes américaines (dont CNN).

•• Tout cela étant dû au gros travail du président de la Confédération nationale des buralistes de l’époque, Michel Arnaud, qui s’était démené pour convaincre le ministre de l’Économie et des Finances, Laurent Fabius, d’inclure ses collègues parmi les diffuseurs des « premiers euros » (alors qu’ils n’y étaient pas prévus initialement par le ministère et que les boulangers ainsi que la grande distribution en avaient aussi fait la demande).

Michel Arnaud a su se montrer persuasif puisque Laurent Fabius était venu inaugurer, en personne, l’espace Euro mis en place par le centre de Formation des buralistes, au Losangexpo d’octobre 2001. D’ailleurs, 750 stages spéciaux de formation des buralistes sur l’euro – d’une journée – avaient été organisés depuis le printemps.

Et la Confédération – ses élus et collaborateurs côte à côte – se sont beaucoup impliqué dans cette opération hors normes qui a aussi permis aux buralistes de s’habituer, parmi les premiers commerçants, aux nouvelles pièces.

•• Toute la logistique de l’opération a été assurée par Altadis Distribution (qui allait devenir Logista) dont les DRD avaient commencé à être livrées par la Banque de France dès octobre. Le patron d’Altadis Distribution, Francois Dutreil, ayant soutenu Michel Arnaud dans son initiative citoyenne et de valorisation de l’image de marque du réseau.

Les sachets ont été livrés chez les buralistes volontaires avec leur commande tabac. Une opération sécurisée par l’opérateur logistique du réseau. Aucun incident notable n’eut à être déploré. On se souviendra seulement de ces buralistes ayant caché, à leur réception, leurs sachets euros chez eux sous leur lit plutôt que de les laisser dans leurs coffres.

Les débitants (comme les banques et la Poste) n’ont pas reçu de rémunération spécifique pour cette opération.

Mais Michel Arnaud avait su négocier aussi une opportune non-déclaration de stocks pour les changements de prix du 1er janvier 2002, jour officiel du passage à l’euro de la vie quotidienne des Français. Sachant que ces derniers ont eu la possibilité de régler leurs commerçants en francs jusqu’au 17 février.